dimanche 9 mai 2010

Venise dans tous mes états.... Episode N° 4



















Parler Italien ?


Voilà 10 ans que c’est à mon programme ! Après plus de 10 séjours prolongés à Venise, je ne sais toujours pas parler italien, car chaque année, en rentrant de vacances, je me dis : cette fois-ci, je m’y mets, j’apprends pour l’été prochain… Et je ne m’y colle jamais, tous les prétextes sont bons, je me laisse diriger par la vie parisienne, la bousculade… et la flemme. Donc, du côté apprentissage, je fais tout sur le tas, c’est beaucoup plus long, pas très efficace, mais c’est mon rythme de croisière, pour apprendre une langue étrangère.

A Venise, comme je suis le plus souvent seule, j’ai du mal à trouver le bon bain, l’immersion, dans la langue italienne, qui me ferait avancer plus vite, pourtant j’arrive très bien à me débrouiller pour le quotidien, mes déplacements, et franchement pour acheter une glace au chocolat, j’y arrive toujours à la perfection, on ne m’a jamais donné de la vanille pour de la pistache.

























Au restaurant pareil, pour demander une pizza, un verre d’eau et l’addition et même un café, pas besoin de savoir deux langues. Vous voyez, comme tous les courageux se débrouillent pour défendre leur paresse.

Pour les musées, pas de problèmes non plus, l’italien c’est plus facile à lire qu’à parler. Pour visiter les églises, j’ai besoin de mes yeux, de mon cœur et de temps. Comme la plupart des touristes « éclairés » par tous les livres lus sur Venise, je sais tout par cœur avant d’en franchir le seuil. Mais le regard, l’émotion, l'admiration, sont presque plus exhaustifs que les livres.























Pour parler avec les gens, là, c’est un véritable problème. Sur la Giudecca, un jour que j’étais assise bien tranquillement, sur le Campo di San Cosmo devant l’ancien couvent du même nom (transformé en centre culturel et puis en logements), sur le banc qui est abrité par une petit vigne, bien à l’abri du soleil, une dame m’a abordée, elle parlait mal l’italien, un peu le français, et trois mots d’anglais, avec tout ça j’ai réussi à comprendre qu’elle avait dormi toute la nuit, sur l’herbe, mangé seulement une boîte de sardines et que sa vie était très triste. Et brutale. Elle s’était sauvée de chez son mari qui la battait comme plâtre depuis longtemps, longtemps… Elle ne savait où aller…
Avec notre beau patrimoine linguistique, nous avons devisé sur la vie, surtout sur la sienne dont le sort n’était pas enviable

Je baragouinais : assistante sociale, urgence, abri, religieuses… Là, j’ai vraiment regretté de ne pas savoir parler italien, pour venir en aide à ma prochaine

Un jour pourtant, une jeune femme qui attendait le train, comme moi, à Padoue... Nous rentrions à Venise, elle avait acheté un joli pull, soldé, elle était tellement contente de la belle affaire, qu’elle me l’a montré et je lui ai dit qu’il était magnifique, je l’ai même félicitée… Juste avec deux trois mots, on arrive à faire plaisir à sa voisine.

Et puis, je prends des leçons d’italien sur tous les murs de Venise, je lis attentivement toutes les affiches, culturelles, politiques, publicitaires… Je lis le journal aussi, pour les dernières nouvelles, mais surtout j’achète Le Monde, pour rester à la pointe de l’actualité.

Prendre plaisir devant mon poste de télé italienne ? C’est très très rare, puisqu’en 10 ans je n’ai vu qu’une seule retransmission d’Opéra. Les émissions de variétés sont totalement tartignoles, pas plus intéressantes qu’en France… Les débats, les émissions politiques, c’est encore trop fort pour moi. Comment apprendre l’italien dans ces conditions ? Alors me direz-vous, je pourrais passer ce temps-là pour approfondir dans les livres, une bonne méthode Assimil, ça aide, et bien non, je lis, j’écris, je brode, je fais des plans sur ma comète pour la journée du lendemain.

Même que cette année j’emporte un petit ordinateur pour piquer la Wifi dans un coin que je connais, car dans tout Venise les connexions sont payantes… J’ai bien essayé la connexion sur le Campo Barnaba, mais c’était payant, j’ai fait les points Internet ici et là, mais à force de sortir mon porte monnaie, j’ai dépensé une belle somme, j’ai trouvé un abonnement sur la Giudecca, mais il fallait que je prenne le bateau, deux fois par jour… Pas très pratique, et même l’année dernière le patron est parti une semaine avant la fin de mon mois, me laissant gros-jean comme devant.

Un jour, comme j'étais accaparée à regarder les travaux de réfection de la belle vera pozo, juste aux pieds de l'église San Nicola dei Mendicoli, j'ai discuté une bonne heure avec un Italien, curieux comme moi des vérités historiques, c'était la première fois qu'il voyait le système de filtrage des eaux, mis à nu...Depuis au moins 1000 ans, nous avons devisé architecture... En français...

Revenons à mes moutons, pour la langue italienne, je ne suis peut-être pas douée ? Je vais peut-être abandonner l’affaire ? Pour cette année, c'est foutu, je verrais l'année prochaine, juré, craché !

9 commentaires:

D'Art en Arts a dit…

Moi aussi, il y a 15 ans que je dois apprendre l'italien.
Je parle espagnol et donc me fais comprendre et comme mon mari parle parfaitement italien, je me laisse faire...

Mais ce n'est pas une solution ou bien si, une solution de... facilité.
Allez, je vais m'y mettre, l'année prochaine...

Danielle a dit…

Bon, alors je ne suis pas toute seule, ouf ! Attendons encore 15 ans...

Pour vous, vive l'espagnol et l'aide de votre mari...

A bientôt Norma.

Les Idées Heureuses a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Les Idées Heureuses a dit…

Je m'étais dit en lisant les articles de Fausto:
-"tu vas apprendre un peu de vocabulaire, des expressions"
mais en vain, je mets en marche le traducteur qui d'ailleurs donne une solution assez débile, des tournures de phrase qu'il faut retraduire...
c'est une langue si riche et tellement chantante...Il faudrait accueillir des italiens qui ne voudraient PAS* apprendre le français, c'est peut-être une solution.
*raison de la suppression du message précédent, oubli de la négation complète!!!

Danielle a dit…

Mais oui, les idées Heureuse, bonne idée, accueillons des Italiens qui ne veulent pas parler Français...et profitons de leur belle musique.

Merci d'être passée par-là.

A bientôt.

Maité a dit…

J'ai enfin un peu de temps pour lire vos articles vénitiens ; j'ai découvert depuis quelques semaines un site très bien fait pour avoir quelques notions d'italien à défaut de pouvoir parler correctement :"italien-facile.com". En tout cas, ça m'a aidée pour la première année à comprendre les infos italiennes et certaines discussions ; j'arrive aussi à comprendre ce qu'écrit Fausto. J'aime beaucoup vos articles, a presto !

Danielle a dit…

Merci Maite de votre visite, je vais courir sur le site que vous m'indiquez, et puis merci aussi de trouver du plaisir à me lire, ça me touche beaucoup.

A bientôt.

AnnaLivia a dit…

Mon premier voyage en Italie a été une motivation suffisante pour me mettre illico à l'italien. J'ai commencé par apprendre par moi-même, puis j'ai suivi deux cours. Voilà, je me débrouille très bien même si je fais des fautes de grammaire. Je trouve que ça change tout et que ça ouvre des portes inespérées. J'adore discuter avec les vénitiens lors de mes promenades ou visites.
Courage Danielle, ça vaut le coup.

Danielle a dit…

Oui, oui, oui, je vais m'y mettre... Je suis déjà allée sur le site que m'a indiqué Maité... Je suis contente.

ça me plait...

Merci AnnaLivia, ravie de vous revoir après votre voyage...