samedi 31 juillet 2010

Venise, j'arrive...

Aujourd’hui... C’est demain que je pars…

Ma valise est lourde de tout ce qu’il faut pour vivre ma vie quotidienne de Vénitienne : livres, appareils photos, carnet d’adresses, ordinateur de poche, éventails, le chapeau de paille de Panama et le thé vert parfumé (ma nouvelle marotte)…

J’ai pris des notes, en feuilletant les blogs, en lisant les journaux, en révisant mes carnets précédents.


Il fera chaud, mais pas plus qu’en Alsace ou dans la région parisienne, je ne connais pas le mois d’août à Venise, à nous deux la belle !


Je vais lui marcher dessus, d’un pied léger, débusquer ses mystères avec passion, chercher ses couleurs : arrachées aux crépis des maisons, reflétées dans ses eaux d’arc-en-ciel, cachées sous ses ponts, exposées dans ses lumières du soir, enlacées autour de ses pâlines, comme des rubans…




Je vais rester dans son ombre avec mon éventail, espérer le vent du large dans mes robes de coton, et partir au loin dans les îles…Quand il fera trop chaud en ville.

Venise au mois d’août ? Il y a plus d’orage qu’en juillet, paraît-il ? J’ai pris mon parapluie.

Heureusement, il n’y aura aucune fête…Rien, absolument rien de fracassant, les Vénitiens sont en vacances, les hôtels bradent les chambres et beaucoup de boutiques sont fermées, tant mieux… Je vais pouvoir accorder ma solitude avec le paysage, loin des rivages pris d’assaut par les amoureux, glisser lentement dans l’histoire…Découvrir d’autres fenêtres qui laissent dépasser leur jardin jusque dans la rue, admirer tous ces petits moulins de toutes les couleurs qui tournent comme des girouettes, bien plantés dans les pots de fleurs.



Tout là-bas à S. Pietro, y aura-t-il toujours aussi peu de monde ?

J’ai déjà repéré une exposition à voir sur Louise Bourgeois et ses tissus…Je vais passer au crible les collections de François Pinault au Palazzo Grassi et à la Dogana…

Pour le reste, je vais au pas de l’escargot…

Pas question de rater les poissons dans des ri, ont-ils grossi ? Je vais les pêcher des yeux…

La grande aventure de la Wifi va commencer, où capturer le réseau de la communication avec le bon numéro ?

Ça serait bien si je pouvais me servir de mon ordinateur pour dire à mes amis, ma famille, je suis là, je regarde, attendez-moi, je vous aime…



Installée à la terrasse d’un café, sous le parasol, de l'autre côté, bien en face du palais des Doges, seul S. Giorgio me fait baisser les yeux, car le soir à la fraîche, sa blancheur m’éblouit…

Aucun gondolier ne vient jusqu’à la Giudecca, c’est beaucoup trop loin, seuls les grands navires aux 2000 passagers glissent dans les eaux en faisant beaucoup de bruit, pourvu qu’ils s’en aillent très vite vers d’autres îles que la mienne…

Le mois d’août à Venise me fera-t-il le même effet qu’au mois de juillet, qu’en mai, qu’en avril et même qu’en septembre ?

Je mets mon chapeau, mes lunettes de soleil et je vais au pas de l’escargot…




À bientôt, prenez soins de vous !


Mangez des légumes et des fruits, buvez du thé vert...

mercredi 28 juillet 2010

Le petit chaudron doré...

Je devais bien avoir une douzaine d’années, et j’étais encore à l’école primaire. J'habitais Paris.

Dans ma classe, il y avait une toute nouvelle venue, une petite fille malgache, jolie comme un cœur et qui s’appelait Yvette.

Je me souviens de la couleur de sa peau, un peu café un peu lait, d’une douceur exceptionnelle, je le savais, car nous nous embrassions sur les deux joues, tous les matins, comme le faisaient toutes les bonnes amies.

Nous nous étions liées d’amitié, presque tout de suite. Nous sommes devenues des amies.

Elle venait de Madagascar, et son séjour ne devait pas durer longtemps, elle ferait une année scolaire et repartirait.

J’ai le souvenir de sa gentillesse et de sa réserve, elle était très polie, comme on dit : bien élevée ! Je ne savais pas bien à quoi correspondait son séjour court à Paris, son père avait une charge diplomatique et les déménagements étaient fréquents… Un jour ici, un jour-là.

Je devinais que ses parents avaient les moyens de venir de si loin, d’avoir un bel appartement, et de mettre leur fille à l’école, pour une année scolaire seulement. Tout ça restait un peu énigmatique pour moi.

Yvette était la coqueluche de la classe, la maîtresse lui avait demandé de nous faire un cours de géographie, nous devions tout savoir sur l’île de Madagascar, les vents et les marées, les villes et les habitants, les cultures et les transports, elle ne voulait pas perdre une si belle occasion de nous faire apprendre ce pays étranger, en liaison directe avec Yvette, le cours était fascinant et nous apprenions facilement ce que nous aurions eu du mal à apprendre dans nos livres.

Yvette répondit à toutes nos questions, son île offrait bien des mystères, et elle-même était singulière, une jeune fille au teint bronzé dans ma classe, à cette époque… Elle était unique !

Nous étions tellement amies que nous avions décidé d'échanger un présent personnel, à choisir, à la fin de l'année scolaire. Je n'ai aucun souvenir du cadeau que je lui avais fait, mais j’ai conservé, depuis maintenant 50 ans, le sien : une petite breloque dorée qui pendait autour de son bras, accrochée à son bracelet de pacotille. La petite babiole m'avait longtemps fascinée, et je rêvais de l'avoir à moi.

Le petit chaudron doré est passé de boîte en boîte, de déménagement en déménagement, de tiroirs en boîte à bijoux… C’est le petit chaudron d’Yvette.

Et puis un jour, Yvette est repartie à Madagascar avec ses parents…Cette grande île est toujours restée pour moi la petite île d’Yvette, je n’y suis jamais allée, refusant de passer des vacances dans ce pays d’extrême pauvreté.

Nous sommes restées en relation pendant de très nombreuses années, à suivre nos chemins scolaires puis trajets professionnels… Je me suis mariée, et j’ai eu mon premier enfant…

Yvette est revenue en France, peu de temps après la naissance du premier de mes fils, il devait avoir environ trois mois, beau comme un Dieu, bien sûr. Quelle joie de nous revoir, quelle amitié solide avions-nous fabriquée, pour qu’elle nous donne l’impression de reprendre la conversation là où nous l'avions laissée la veille.

J’avais mon fils dans les bras, nous admirions toutes les deux ses premiers sourires, il était beau comme un Dieu. Je voyais que mon amie Yvette ne souriait pas et semblait attristée.

Que se passe-t-il ? Qu’as-tu ? Pourquoi ce visage triste ? Elle me répondit en pleurant : comme tu as de la chance d’avoir un bébé, moi aussi j'aurais aimé avoir un bébé, blanc comme le tien !

Depuis mon amie Yvette est repartie pour son île, elle a déménagé plusieurs fois, j’ai essayé en vain de retrouver son adresse… Je garde au cœur une petite parcelle d’enfance, émerveillée par sa présence, et un grand choc, un moment de très grande tristesse, toujours intact, j’ai dans l’oreille les mots terribles…De mon amie Yvette.


Je lui dédie ce petit post, pour l'amitié, la vie, et la joie de s'être rencontrées.

mardi 27 juillet 2010

La pince à ordure...de ma voisine.



Il faisait beau, chaud, un beau jour du mois de juin, je partais faire des courses à Paris. J’avais mis mon appareil photo dans mon panier d’osier chinois, très léger, très beau, très pratique.

J’aperçois une de mes voisines d’immeuble, très affairée, à ramasser les mégots de cigarettes, les papiers, qui se trouvaient dans le caniveau…Avec l’aide d’une grande pince articulée, et deux grands ongles noirs !




Je pense n’avoir jamais adressé la parole à cette dame qu’autrement qu’avec des : bonsoir, bonjour, bientôt les vacances ? Quelle pluie, comme il fait beau…mes petites phrases magiques, qui en général font de l’effet sur les ressorts de la conversation.


Je me demandais bien ce qui lui arrivait, était-elle embauchée à la voirie municipale ? La scène se passait près de l’arrêt de l’autobus, et la conversation allait bon train avec les uns et les autres…




On finit par connaître beaucoup de gens en attendant l’autobus, et visiblement, elle était très occupée à ramasser et à parler.


Elle avait la panoplie complète d’une extra-terrestre : un petit chapeau blanc, un foulard de la même couleur, un tablier, la pince à deux ongles dans la main droite, et dans l’autre main, un grand sac poubelle bleu.



Je l’interpelle courtoisement : Bonjour madame, mais que faites-vous donc à ramasser les déchets dans le caniveau ?


Je le fais par souci d’écologie, entièrement bénévolement, je nettoie ma ville, je me rends utile, c'est quand même pas malheureux de salir comme ça la rue, et puis je fais du bien à ma tête.


Ah ! Bon, c’est quoi qui vous fait mal dans votre tête ?


Et là, nous prenons le temps de bavarder, le long du caniveau. Les autobus passaient les uns après les autres, tant pis, j’irai à pieds jusqu’au métro, aucune importance, l’urgent est d’écouter ma voisine…



Ma voisine avait beaucoup à dire.


Ben oui, que voulez-vous, je viens de perdre mon travail, ils m’ont virée sans crier gare, un soir de la semaine dernière, ils m'ont fait venir, et ils m'ont dit qu'ils n'avaient plus besoin de moi, sans rien me dire d’autre, je ne comprends rien car j'ai toujours bien fait mon travail, je ne comprends pas.


Ah ! Bon, mais que faisiez-vous ?


J’étais dans les assurances, en intérim, je travaillais depuis pas mal de temps pour eux, j'ai tous mes diplômes, mais ils m’ont virée. Alors vous comprenez, je ne veux pas tomber dans la déprime, comme il y a quelques années, ça non, je ne veux pas, alors je me rends utile. J’ai vécu ça très durement, je ne veux pas replonger. La déprime c'est terrible, ça vous plonge très bas, moi je ne veux pas.


Mais vous allez retrouver du travail ? Je ne sais pas, à l’âge que j’ai, ça va être dur, mais je tiens bon, je ne veux pas retourner dans la déprime.


Tout en me parlant, elle pinçait les papiers, les mégots et classait le tout dans son sac poubelle…Elle m'a donné tous les détails de l'affaire, le lieu, l'heure, les mots employés... Elle était très malheureuse



Beaucoup d’autobus sont passés au cours de notre conversation, du coup je ne me souviens plus du tout si je suis allée à pieds ou si j’ai pris l’autobus, je n’avais pas ma tête à moi, j’étais un peu dans la sienne… Je me souviens lui avoir dit : bon courage, à bientôt, tenez le coup.


J’ai peut-être fait le chemin à pieds comme je fais souvent, en réfléchissant à ce que je venais d’entendre… Je ne sais plus du tout.


Depuis, je ne l’ai plus revue, je n’ai pas eu de ses nouvelles, j’espère qu’elle va mieux, qu’elle s’accroche a un nouveau travail, plutôt qu'à la pince. Je peux rester des mois entiers sans revoir mes voisins, il y a tellement de monde qui sort et qui rentre à des heures différentes...
Il suffit de quelques minutes à peine, pour se donner la main.

dimanche 25 juillet 2010

Fleurs fanées et biches aux abois...


J’ai flâné encore, aux Puces de Montreuil… Pour y photographier toutes ces tapisseries encadrées comme des tableaux de maîtres, minutieusement brodées par des mains de femmes (car je ne connais, autour de moi, qu'un seul homme qui brode). Je dois cet intérêt au fait que, ayant beaucoup brodé moi-même, au point de croix, je connais la passion, le temps nécessaire qu'il a fallu pour exécuter le moindre petit canevas.




A chaque fois, je choisissais avec enthousiasme des thèmes que j’adorais broder : abécédaires, fleurs, copies de modèles anciens, et quelque fois même je me risquais à improviser de façon originale mon propre arrangement…

Souvent, avant d’entamer un nouveau modèle, je me posais la question de son utilité ?


Pour contourner cet obstacle, je brodais pour mes amis, ma famille, chaque occasion était bonne pour improviser un monogramme sur un torchon, un mouchoir, faire et refaire l’alphabet en rouge, en blanc, avec des fleurs, des fruits, des papillons, des arabesques…Tout l’art résidait, à mes yeux, dans le fait de broder avec le plus de fils possible, disposer d’une grande palette de couleurs très subtiles, trouver des thèmes originaux. Le fin du fin était de broder avec un seul fil, la finesse de l’ouvrage était magnifique, avec un peu de recul, on croyait voir une aquarelle.


À Noël, je brodais des torchons, aux anniversaires plutôt les abécédaires, très appréciés, aux naissances, c’étaient les fils métalliques dorés et cuivrés…Avec les prénoms des nouveau-nés, les souhaits de bienvenue dans ce monde.

Je connaissais les adresses de toutes les merceries et boutiques d’ouvrages de dames de Paris, avec Internet, j’ai même poussé mes investigations en grande banlieue. Et puis, j’ai fait comme toutes ces dames, encadrer mes œuvres, et je les ai accrochées, toutes au même endroit, dans un petit coin de mon appartement, sur une cimaise, pour éviter la dispersion dans toutes les pièces.


Car si les brodeuses n’y prennent pas garde, les fleurs, les alphabets, les papillons et les fruits grimpent lentement, inexorablement, sur tous les murs de la maison, comme le lierre, les points de croix et les demi-points s’accrochent partout.


Au bout de plusieurs œuvres, exécutées avec amour et patience, fierté même pour certaines, je me demandais toujours ce que j’allais bien pouvoir en faire ? Encore une à encadrer, à accrocher, où ? La cimaise était pleine.

À chaque nouvel ouvrage, je repoussais la question… Jusqu’au jour où j’ai cessé définitivement de broder.


En somme, j’ai sauvé les murs !

Alors, vous pensez bien que les tapisseries au demi-point, ou point de tapisserie (que je n’ai jamais pratiqué) qui traînent dans les rues, et tout spécialement aux Puces de Montreuil, me donnent du vague à l’âme. Personne, absolument personne n’en veut, d’ailleurs les héritiers les mettent aussitôt sur le trottoir, il faut dire qu’elles sont particulièrement moches mais toujours très bien exécutées, car il faut autant de temps pour faire quelque chose de laid que quelque chose de beau, le temps ne fait rien à l’affaire.

Que de temps passé à compter, à tirer l’aiguille, à rêver, à ne plus penser, pour chaque figure ?

Précipités sur les étales des brocanteurs, la tête en bas, à la pluie ou au soleil, à la poussière, les jardins se sont fanés, les biches attendent le chasseur…

Mais j'ai connu une brodeuse (il y a bien 20 ans) une artiste, une vraie, qui brodait uniquement au point compté, comme personne, des poèmes, des jardins potagers, des troupeaux de vaches, sur des vieux tissus de lin, des oeuvres admirables, d'une très grande poésie, un savoir faire, une élégance, une originalité, jamais égalés, elle s'appelle Michèle Gleizer, peut-être avez-vous croisé ses oeuvres dans quelques musées ou expositions ? Je viens d'apprendre d'ailleurs, que j'ai raté un exposition d'elle, au mois de juillet, à Paris...


Quand j'ai vu ses oeuvres, je me suis dit : c'est comme ça que j'aurais aimé broder. De la même manière, après avoir lu A la recherche du temps perdu de Proust, je me suis dit : je vais avoir du mal à lire autre chose... J'ai mis des années avant de pouvoir lire à nouveau, des romans...

vendredi 23 juillet 2010

Rien d'autre à faire que de flâner...


Absolument rien d'autre à faire que d'aller me promener...

Puisque le lieu d'exposition où je me faisais une joie d'aller était fermé, c'est souvent comme ça avec moi, je fonce, et puis après je trouve porte close ! C'est pas le jour, c'est terminé, en installation... J'ai donc repris mon chemin, ça tombait bien, il faisait beau, pas trop chaud, le ciel était le même partout : bleu.

J'ai immédiatement fait fonctionné le plan B : flâner comme une touriste dans les petites rues du Marais.

Par chance, j'avais pris mon appareil photo, le petit, celui que je mets dans mon petit panier d'osier chinois, avec le parapluie et les mouchoirs en papier, la bouteille d'eau quand il fait vraiment trop chaud, j'oublie toujours l'éventail.

En passant le pont près du quai de la Râpée, j'ai remarqué deux femmes avec des chapeaux blancs, en plein soleil, sur le bout du quai, près de l'écluse. Elles avaient sorti leurs chevalets, pinceaux et aquarelles, elles peignaient la vue que l'on voit des quais, elles faisaient face à l'ange de la Bastille tout doré, debout sur un pied. Je n'ai pas résisté...



Je n'ai pris aucune photo de la bibliothèque de l'Arsenal, et j'ai visité l'exposition sur le grand Paris, dans le grand pavillon du même nom, confus, fouillis, prometteur... Dans les histoires d'architectes, tout fonctionne comme sur des roulettes, et puis après, quarante ans plus tard, on démolit et on repart...Vers d'autres utopies. Il faisait chaud comme dans un moulin où le grain moulu ajoute à la chaleur de l'été...

Aucun siège pour s'asseoir comme d'habitude, il faut se tenir sur la pointe d'un pied, et puis de l'autre, comme un échassier sur l'eau, s'adosser à un mur comme un lézard, pour reprendre son souffle et continuer la visite.

J'ai longé la grande caserne des pompiers, celle qui contient tant de beaux chevaux, quelque fois même, le crottin de cheval se fait sentir par dessus les murs. juste en face, de la bibliothèque de l'Arsenal.

Puis j'ai atterri rue des Lions-Saint-Paul, tout le long de cette petite rue, il y avaient des portes en bois magnifiques, anciennes, des 17/18e siècles, et l'une d'elles étant ouverte, je suis entrée dans la cour fraîche et ombragée. Je me suis extasiée, comme je le fais quelque fois à Venise au détour d'une belle corte, d'un petit dédale de rues, dérobés à la vue, il faut s'avancer, comme je l'ai fait dans cette cour parisienne, et rester un petit moment, pour admirer le calme et la beauté. Il y avait des glycines et des lierres qui s'accrochaient aux gouttières, au mur, aux fenêtres, elles montaient ou descendaient en cascades, nous étions dans un vrai jardin intérieur, une cour pavée à l'ancienne, avec sa petite fontaine en tête de lion en cuivre, plus une goutte d'eau n'y arrivait, vieux vestige décoratif.



L'immeuble était entièrement réinvestit de myriades de petites entreprises de communication, d'édition, et une réunion de travail se tenait dans la cour, j'ai emprunté l'escalier ancien, pour explorer, pointé mon appareil photo...et j'ai souri.

La porte que j'avais trouvée ouverte à mon entrée était maintenant fermée aux curieux, et j'ai pu en admirer les ferronneries, j'ai pris la dernière photo et je suis sortie tranquillement.

En rentrant à la maison j'ai cherché un peu l'Histoire de cette rue, elle se trouve à l'emplacement d'une partie des jardins de l'Hôtel Saint Paul, où étaient enfermés les lions du roi Charles V. La rue a été ouverte en 1560.

J'ai repris mon métro... rien de neuf !

mardi 20 juillet 2010

Bientôt Venise... Panique à bord !



Dans 10 jours je suis sur le Grand Canal, ciel bleu, chaleur, pizzas, Bellini, Tiepolo… Nous serons des milliers sur le pied de guerre, à marcher sur l'eau.



Comment faire le tour de tout, en si peu de temps ? Pourtant je reste un mois, en un mois, on peut tout voir ?



Cette année je révise mes classiques, je me refais toutes les églises, une par jour, les musées à la suite, les îles : Murano, Burano, Mazzorbo et Torcello. Quelques petites escapades à Trévise, Vicence, Padoue… Je n’aurais jamais assez de temps, il faudra que je revienne l’année prochaine, que je reprenne tout à l’envers.



Je me suis trempée au soleil d’Avignon, j'ai résisté à la chaleur, adoré la grande cour d’honneur du Palais des Papes, le soir, sans mistral. A Venise, je suis prête à affronter les milliers de touristes, les énormes bateaux hauts comme un immeuble de 10 étages qui viendront déverser les curieux d’une journée. Les adorateurs de la sérénissime viennent beaucoup par avion, moi je prends le train de nuit.



Dès mon arrivée, je fais les comptes de tout ce qui a changé, en mieux, en moins bien, je vais pouvoir poser mon ordinateur dans tous les coins, puisqu’il y a la Wifi partout… Mais, je crains bien tout de même de devoir la payer encore très chère… Ils ont pensé à tout ces politiques, pas question de donner gratos la communication aux touristes, ah ça non, il faut qu’ils payent, ils sont le vrai gagne-pain de la ville.



Un jour, au milieu de la foule, car il faut bien la croiser de toute façon, je vais me dire : mais que fais-tu ici à déambuler dans les rues noires de monde ? Partons dans les îles, sous le vent, dans l'herbe, seule sous les arbres.



J’ai préparé les éventails de toutes les couleurs, les listes de détails à voir, un nouveau livre, un joli carnet de moleskine noir à élastique, le plus beau, le plus pratique, le plus utilisé par tout le monde.

Heureusement, je ne peux pas noter d’avance tout ce qui va m’arriver…

L’appareil photo en état de marche, les câbles qui vont avec, pour photographier les belles maisons dans l’eau, les fleurs de pierre, les balcons fleuris, les fenêtres fermées, ouvertes, mystérieuses, les cours, les escaliers, les puits brodés, gravés, sculptés dans la pierre... J’irais sur la grande piazza, c’est sûr, mais pas dès le premier jour…



Maintenant que Venise est entièrement câblée, et que les touristes seront guidés sur leur téléphone mobile vers tous les coins tranquilles de la ville, il y aura du monde partout !! C’est beau la communication, tout le monde aura son GPS, plus besoin de carte, on va confondre les Vénitiens et les touristes, très à l’aise dans les petits coins perdus.



Je ne sais pas du tout si ça va m’aller cette nouveauté ?

J’embarque mes robes d’été, en coton, mon carnet d’adresses pour envoyer les cartes postales, mon beau stylo plume, mes nouvelles lunettes de soleil, mon chapeau de paille de Panama…

Heureusement, je ne peux pas encore parler de tout ce que je vais faire…

Il fera chaud, il fera toujours beau, les lierres se pendront aux fenêtres, les fleurs seront immortalisées par des milliers de photos, et si j’allais faire un tour au Lido voir le vieux cimetière juif ?



Les bâches publicitaires qui enlaidissent la grande piazza seront-elles encore là, collées sur les belles façades à rénover ?

Qu’y aura-t-il à la place du petit antiquaire qui a fermé l’été dernier ? J’irai me reposer dans le petit jardin de la Giudecca, face à la mer…

Heureusement, je ne peux rien dire de tout ce que je vais voir.

En août, y aura-t-il une grève à l’ACTV ?

Chouette, il n’y a aucune fête touristique pendant ce mois-là ! Les travaux du cimetière de Venise ont-ils avancé ? J’ai bien envie de retourner voir le sublime tableau de Bellini (La présentation au temple) à la Fondation Querini. Je vais marcher plus lentement, je vais plus regarder en l’air, je vais vivre sur l’eau, avec l’eau, près de l’eau…



Je vais aller à l’aventure…

Heureusement, je ne sais pas encore si je vais me faire de nouveaux amis…

dimanche 18 juillet 2010

Si on se mettait en mode régime ?


Voyons voir, si je fais le compte des gens qui sont préoccupés par leur poids autour de moi, ça fait un sacré paquet de personnes concernées.



Tous âges, tous lieux, toutes circonstances... Les désirs, les projets, les fêtes de fin d’année, la robe d'été, la santé, chacun a de bonnes raisons pour vouloir perdre du poids.

Nous avons chacun notre petite méthode... Comme, en général, elle ne dure pas longtemps



(vous comprenez ce que je veux dire ?), il faut donc de temps en temps revenir à la case de départ.


Pourtant, nous savons tout, absolument tout ce qu'il faut savoir, pour s'alléger en tissus adipeux. Mais nous faisons à chaque fois semblant de découvrir "une recette" nouvelle.

Vous avez remarqué, il y a toujours une statistique positive qui vous étonne, un truc incroyable, un exemple extraordinaire, une info scientifique qui vous motive, chaque expérience pourrait devenir la vôtre, tiens, ça, je ne le savais pas, je n'en avais même pas entendu parler, c'est pas mal, très sain, très équilibré, ça ressemble pourtant à tout ce que j'ai déjà fait, mais j’ai bien envie de refaire un nouvel essai, je ne risque pas grand chose…


Parfait, c'est décidé, je commence lundi (le lundi est toujours le meilleur jour pour démarrer le nouveau projet), bon pied bon œil, je me pèse dès demain matin, il faut affronter le réel, je me donne trois mois, ça tombe bien, juste avant les fêtes de Noël, largement le temps, en trois mois, je décolle, pas de problème, je m'y mets tout de suite (lundi) en étant très stricte, j'ai toutes mes chances, je peux perdre entre 2/3 kg minimum, comme ça je pourrais faire des petits écarts pour les réveillons. Joyeux Noël !


Aucun souci, c'est tout à fait possible, et puis ce n'est pas n'importe quoi : complètement à ma portée, facile, l'objectif est hyper raisonnable, je vais dégonfler, voire perdre une taille, tout va bien, vous vous répétez le chapitre entier deux-trois fois dans la journée... Allez, c'est parti, je vais quand même attendre un peu pour refaire ma garde-robe.

Ça vous rappelle quelque chose ?

La longue marche peut commencer. L'étape la plus difficile a été franchie avec succès, vous êtes fier de vous : j'attends lundi avec impatience ! C'est beaucoup plus faisable que je ne le pensais ! Je vais voir le bout du tunnel, je suis très positive, presque joyeuse, subir deux-trois frustrations pour arriver à mes fins, ça vaut le coup.

Les trois mois se passent, en général, vous avez perdu au moins deux bons kilos, vous pouvez voir venir les fêtes avec légèreté... La robe ira parfaitement, tout va bien.

Quelle force de caractère, quel bel exemple vivant je fais.

Quelques mois plus tard, vous reprenez le même refrain pour les grandes vacances, et le maillot de bain. Allez, je me remets en mode régime, pour la plage, le soleil, le vélo...



J'commence lundi !
Non ?