samedi 18 décembre 2010

J'ai vu les oeuvres de Henry Darger à Lausanne...


Et j'en suis restée baba !! Je ne connaissais absolument pas cet artiste, et ça a été une vraie découverte, un vrai bonheur.

Au musée d'Art brut de Lausanne, j'y suis rentrée, il faisait jour, j'en suis sortie, il faisait nuit... Bien sûr, vous me direz qu'en hiver, la nuit tombe vite... Mais non, le temps a passé comme un éclair.



Au fond du musée, il y avait une salle entière qui lui était dédiée, de grandes fresques en papier, encadrées entre deux plaques de verre, et suspendues dans la pièce, cette disposition permettait de tourner autour et d'admirer recto/verso avec le même émerveillement.

J'ai essayé de comprendre la signification de ces magnifiques peintures, je me suis bien concentrée, mais rien ne m'a été révélé. Alors, je me suis attachée à retrouver des impressions connues, devant des jeux, un monde d'enfants, j'ai vu des croix, des anges, j'ai pensé à la religion, à la guerre puisqu'on y voit des hommes armés, à des monstres humains, puisqu'il tuent des petites filles sous nos yeux, j'ai vu des êtres surnaturels avec des queues et des ailes... Rien, rien ne m'a aidée, une idée en chassait une autre, le pouvoir évocateur de ces imageries restait muet, ça partait dans tous les sens, rien ne tenait debout dans les histoires, je voyais un monde à l'envers, de gentils enfants, des adultes cruels, des paysages, des papillons, un bout d'histoire des Etats Unis ?... Pas sûr, tout restait opaque, il faudra attendre de taper Google, d'aller sur les sites spécialisés en Art brut, lire Wikipédia pour découvrir le monde fantastique d'Henry Darger.





Alors, mieux vaut ne pas tenter un déchiffrage immédiat du sens, et se laisser emporter par la force, l'étrange et la beauté des couleurs, la transparence et la délicatesse des aquarelles, les imageries totalement imaginaires, les agencements des formes, les cadres, les points de vue originaux. L'harmonie picturale est totale...

Voilà donc, si vous voulez en savoir plus, ce que j'ai trouvé sur Wikipédia, à vous de faire le reste pour faire parler l'oeuvre, et puis allez vérifier à Lausanne la beauté de son art...



L'histoire singulière d'Henry Darger :

"Il voit le jour le 12 avril 1892.

Sa mère meurt lorsqu’il a quatre ans. Du témoignage même de Darger, il fut bien traité par son père avec lequel il vécut jusqu'en 1900. Dans les temps précédents sa mort, ce dernier était trop faible pour s'occuper de son fils qui est pris en charge par l'établissement catholique qu'il fréquentait alors. Son comportement perturbe ses camarades qui ne tardent pas à le traiter de fou. Il parle seul, de manière irrépressible et inopinée. Il est probablement affecté par le syndrome Gilles de la Tourette.

Persuadé d'avoir un don lui permettant de savoir quand les adultes lui mentent, il se montre très rétif à toute forme d'autorité. Sa pratique ponctuelle mais récurrente de l'onanisme en public (self-abuse, comme le diagnostiquent pudiquement les docteurs qui l'examinent), finira par le faire interner en 1905. Il séjournera plus de 7 ans à l'Institut Lincoln (Illinois), réputé pour la sévérité des traitements que les internés y reçoivent. Il tente de s’en évader à plusieurs reprises. C'est lors d'une de ces fugues, en 1908, qu'il est témoin d'une puissante tornade qui ravage alors le Comté de Brown dans l'Illinois. Ce cataclysme laisse des traces prégnantes dans l’imaginaire de Darger, comme en témoigne le motif récurrent de la tempête à l’intérieur de ses tableaux.
À 16 ans, lors de sa troisième tentative d'évasion, il parvient à regagner Chicago. Il y trouve l'aide et le réconfort de sa marraine. Elle lui trouve un emploi de portier dans un hôpital catholique où il travaillera jusqu'à sa retraite, en 1963. Il commence alors à régler sa vie selon un emploi du temps immuable. Catholique dévot, il assiste à la messe jusqu'à cinq fois par jour. Il collectionne pour les amasser des détritus de toutes sortes (jouets, figurines religieuses, images de saints, chaussures, pelotes de ficelles, magazines et bandes-dessinées). Il consigne quotidiennement, dans un journal, l'état de l'atmosphère et les erreurs commises par les météorologues dans leurs prévisions. Cette vie de réclusion et de solitude est à peine infléchie par la seule amitié qu'on lui ait jamais connue, et qui le lie à William Scholder. Tout deux s'investissent dans des œuvres de charité dédiées aux enfants abandonnés ou maltraités. Scholder décède en 1959.
De 1930 à 1973, Darger occupe la même chambre à Chicago, au 851 W Webster Avenue, non loin du Lincoln Center Park, dans le quartier de North Side. C'est là qu'il se consacre secrètement à l'écriture et à la peinture. Personne ne sait combien de temps lui a demandé la composition de son œuvre. Outre les Royaumes de l'irréel, il rédige son autobiographie (L'Histoire de ma vie, 5084 pages). Ce n’est qu’après sa mort que l’œuvre à laquelle il a travaillé toute sa vie est découverte. En 1973, Nathan et le Kiyoko Lerner, les propriétaires de l’appartement loué par Darger, mettent au jour les réalisations de l’artiste. Lerner est un photographe accompli et reconnu, ayant notamment travaillé pour le New-York Times. Il perçoit immédiatement l'intérêt du travail de son locataire et se charge de créer une fondation destinée à mettre ce fonds en valeur. Il aidera beaucoup à la réalisation du documentaire de Jessica Yu sur la vie et l'œuvre de Darger.
Henry Darger est inhumé au cimetière All Saints de Des Plaines (Illinois), dans le carré réservé aux personnes âgées des Petites sœurs des pauvres. Sur sa pierre tombale, il est décrit comme un artiste et un « protecteur des enfants ».




12 commentaires:

anne-laure a dit…

très très étonnant ! ça a l'air magnifique et me donne très envie de découvrir cet artiste... bisous

Danielle a dit…

Merci Anne-Laure de ta visite... Oui, l'oeuvre est magnifique, c'est ce qui frappe d'emblée, sa vie tourmentée nous en dit plus sur ses représentations...

Bisous.

Annie a dit…

There is a wonderful documentary film about him called "In the Realms of the Unreal: The Mystery of Henry Darger." I love his paintings!

Enitram a dit…

Merci Danielle de ce billet qui m'interpelle puisque je ne connais pas les oeuvres de Henry Darger.
Tu ne nous parles pas de la neige, bizarre, il n'y en a pas par chez toi !!!
Bonne soirée!

Danielle a dit…

Annie merci du renseignement, je vais essayer de trouver ce documentaire en DVD...

Cet artiste est vraiment étonnant.

A bientôt Annie.

Danielle a dit…

Bon alors, oui il y a beaucoup de neige par chez moi, comme j'habite très haut au 11e étage, je vois tous les petits pavillons en bas de chez moi, habillés en blanc... Et je trouve ça très beau, bien que je n'aime pas la neige, du tout... C'est froid, c'est mouillé et c'est gris quand ça fond :-)))

Chère Enitram merci d'être passée, merci et bises du soir.

Album vénitien a dit…

Un artiste que je ne connaissais pas du tout, je le découvre avec plaisir et j'aime beaucoup, je vais me documenter...la neige me laisse tout le temps de flâner sur le net..
Bonne fin de journée
Danielle

Danielle a dit…

Merci Danielle de ton passage, je suis heureuse de t'avoir fait découvrir cet artiste (tout comme moi qui ne le connaissais pas)

Bravo la nige, prends ton temps et bonnes soirées.

Bises du soir.

Georg-Friedrich a dit…

Mais comment se fait-il que lorsqu'on double clique sur les photos elles ne s'agrandissent pas? C'est que j'aurai voulu voir ça d'un peu plus près! vous aussi, chère Danielle, allez donc voir les belles photos de Tchétchi que j'ai mises sur mon blog, vous allez adorer! bisous neigeux du soir!!!

Danielle a dit…

Ben je ne sais pas du tout pourquoi, GF elles ne s'ouvrent pas...

Je vais voir les photos sur ton blog, j'y cours...

Gros bisous du soir.

beatrice De a dit…

J'adore le musée de l'Art brut. La prochaine fois que tu viens à Lausanne fais moi signe pristoche.

Danielle a dit…

Promis Béatrice, pas de Lausanne sans toi...la prochaine fois.

J'y ai bien pensé mais j'étais prise par le temps...

Bises du jour.