dimanche 23 janvier 2011

Cambodge... Je suis bilingue.

Personne ne s’attendait à ce que je devienne bilingue en 15 jours, même pas moi.

Vous pensez que j’ai appris le Khmer en douce, avant de partir ? Non, trop difficile, j’ai juste révisé le lexique du guide du routard : bonjour, bonsoir, j’ai faim, j’ai soif…

Un miracle ? J’ai été touchée par la grâce du bilinguisme en un éclair ?

Vous n’y êtes pas du tout, mais pas du tout.

Voilà comment les choses se sont passées, sans fard, je vous dis toute la vérité, je suis devenue bilingue en une soirée.

Il fait toujours beau au Cambodge, en saison sèche ou en période de mousson, c’est 30 degrés minimum garantis, on peut donc sortir le soir en petite robe, légère et courte vêtue.

À la porte de l’hôtel, sans même s’avancer plus loin dans la rue, des tuk-tuk attendent les clients, pas besoin de parler Khmer pour faire signe au premier de ces messieurs (je n’ai jamais vu de femmes qui conduisent ce genre de taxi). Première règle, avant de monter dans votre fiacre, il faut négocier le prix, s’assurer que votre chauffeur a bien compris où vous allez, et qu'il est totalement d’accord.

La gracieuse nacelle à deux roues vous reçoit alors très confortablement, le chauffeur met son casque (le plus souvent), et en voiture Simone, vous allez voir du pays. La grande avenue est irrespirable, je me dis, heureusement que je ne suis pas d’ici, car je craindrais pour ma santé… Quelques locaux mettent des masques en tissu, on les comprend.

Les lumières clignotent partout, nous voilà en période de Noël et de 1er janvier, de fête européenne et chrétienne. Le bruit envahit tout. Les voitures klaxonnent gaillardement, un coup à gauche, un coup à droite, il y a un seul feu tricolore pour toute la ville, on peut y aller… On double, on triple, pourvu qu’on arrive là où on veut aller.

La nacelle vole, danse, vous vous cramponnez un peu, mais pas de danger, le chauffeur est habile.

Il nous dépose pile poil devant le petit resto Routard choisi, la négociation va bon train pour le retour, même prix dans 2h, ça va ?Le petit resto est vaste, toutes les tables sont libres, il est tôt, musique, lumières, bruit, parfait ! Nous lisons la carte très illustrée, en Khmer et en anglais (je ne suis bilingue qu’en Khmer !) Alors, que choisir ? Des dizaines de plats sont tentants, poisson, viande ? Pour le riz, pas de problème, c’est du lourd, rien à dire, on prend ça.

Pour le reste, il faut ratiociner, compter uniquement sur un choix judicieux, fouiller au plus profond de ses envies, pour enfin dire : je veux le plat n°42. Vous ne saisissez peut-être pas toute la poésie de ce chiffre ? Poisson entouré de ses légumes, cuit dans une feuille de bananier, vous voyez mieux ? Appelé en Khmer : Amok.

Après ce plat délicieusement local, dont les saveurs entortillent vos papilles pour toujours, vous désirez la salade de fruits, une de celles dont je vous ai parlées déjà dans mon post : « La cuisine Khmère dans mon assiette », avec photos à l’appui.

Nous en voulions une pour deux, car elles sont copieuses, fraîches et délicieuses. Nous prenions toujours trois fruits : mangue, ananas et banane, quelques fois papaye. La mangue pour son odeur de rose, l’ananas pour sa note de cœur noix de coco, la banane pour sa saveur exquise d’ici, inexprimable, et de temps en temps, la papaye pour changer.

Nous n’arrivions pas à nous faire comprendre du serveur, français, anglais, rien à faire, pas d’illustration, nous serions privés de dessert.

Alors j’ai pris les choses en main, je me suis levée, j’ai expliqué au serveur qui avait appelé un autre collègue en renfort, en montrant du doigt la vitrine réfrigérée (?) où étaient exposés tous les fruits disponibles, je veux ça, et ça, et encore ça, trois petits coups d’index sur chacun des fruits désirés, et j'ai dit solennellement : one for two.

Immédiatement, je fus comprise, le miracle opéra, un plat fut apporté, rempli à ras bord de fruits délicatement découpés en forme de pétales, avec deux assiettes…

Vous voyez, le Khmer est un jeu d’enfant… Je le parle couramment, surtout au dessert.

5 commentaires:

Aloïs a dit…

Je suis morte de rire!
Si tu savais, toujours notre Cambodgien lorsqu'on lui demande du poisson au coco dans la feuille de bananier il nous dit" OK un 42"!!
Tu vois c'est inversé on lui énonce et lui traduit en chiffre!!
Alors ta toile?

Danielle a dit…

Génial ! bravo Françoise et une feuille de bananier, une !!!

La toile "Les émotifs anonymes" un élastique tendu dès le début de séance, toujours sur le même gag, à la fin l'élastique était tellement tendu que j'en ai eu marre... trop long, pas de surprise !

Bises du soir.

Michelaise a dit…

Ah la magie du langage des gestes ! N'empêche que c'est toujours un peu déstabilisant de ne pas parler un mot de la langue du pays dans lequel on se trouve : j'avoue que c'est en partie à cause de cet handicap que j'évite les voyages exotiques...
PS... et quand le film te lasse, tu restes jusqu'à la fin ou tu plies bagages avant ??? Donc pas d'émotifs anonymes en vue pour moi.

Danielle a dit…

Michelaise, en général quand le film est un élastique, je quitte la salle, là je voulais sans doute éviter de gêner mon voisin en le faisant lever... Mais je confirme, c'est pas la peine d'aller voir ça :-)))

Je vais me rattraper avec un autre film, d'autant que ce n'est pas du tout celui-là que j'avais prévu de voir, mais je me suis trompée de séance...

Passe un bon dimanche, il fait beau.

Anonyme a dit…
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