vendredi 24 juin 2011

C’est le dernier qui a parlé qui a raison ?


 Vert
Voilà bien un dicton qui pourrait faire penser que la personne à laquelle il s’adresse est une caméléonne, une béni oui-oui, non ?

Et bien, moi je ne trouve pas.

On peut voir les choses autrement.

Souvent, je suis tentée de me glisser dans l’expérience des autres, ça peut renouveler la mienne, un autre geste, une autre parole, pourquoi pas ? 

J’ai fait beaucoup comme ça jusqu’à présent : je n'ai pas changé d'avis quelque soit la personne qui parlait... Et bien maintenant, changeons. Ah ! bon, il n'y a que les imbéciles qui changent pas d'avis, boum !

Vous pensez vraiment qu’on change d’idée comme de chemise, pourquoi pas ?

Vous pensez qu’on n’a aucune personnalité en changeant d’idée tous les quatre matins ?

Moi, je trouve créatif de changer de manière de faire, de façon de dire autant de fois que c’est possible, de voir sous un autre angle. Si on ne dit pas le contraire de ce que l’on veut dire, si on ne voit pas le contraire de ce qu'il y a sous nos yeux.


Bleu

Quand on est installé dans le doute, on n’hésite pas à sauter le pas. On va voir un peu chez les autres, ça pétille de nouveautés, un ramassis d'idées neuves.

Ainsi, combien de fois ai-je amélioré ma façon de cuisiner en écoutant le dernier qui a parlé, j’ai renouvelé entièrement mes goûts et mes couleurs, j'ai doublé, triplé... Mon stock d'aventures.

Bien sûr, si le dernier qui a parlé écrase complètement mes convictions, mes pratiques, je réfléchis, je me serais trompée à ce point ? Je suis friable, avec la pâte feuilletée, je fais de la pâte brisée... Mais le gâteau reste maison.

Tu risques bien de te faire gouroutiser, si tu fais comme le dernier qui a causé ? Mais pas du tout, puisque je doute, aucun danger d'aller droit, trop droit, tu vois ?

De deux choses l’une, ou je ne sais pas penser par moi-même, je suis une girouette qui va comme le vent la pousse, ou je suis la maligne qui fait feu de tout bois... Petit feu, feu moyen ou pleins gaz, ça chauffe dans mon cerveau, pas de crainte à avoir, je ne vais pas carboniser mon potentiel de pensées, j'en ai plein.

Je préfère la manière forte, au lieu de faire cuire à l’eau, je vais essayer la vapeur, ça change, je fais du nouveau avec de l’ancien, la prochaine fois je fais cuire au four... À l'huile, paraît que c'est rudement bon, ça fait grossir, oui, mais c'est tellement bon... Et au feu de bois, comme Robinson, ça fait rêver... J'aime bien aussi nature, sur mes genoux, la tomate et l''oeuf dur, en cas de promenade, de découverte, c'est délicieux et si pratique..

Moi, je suis sûre qu’on peut changer le dicton, au lieu de paraître avec un cerveau vide, les bonnes pensées d'un côté et les mauvaises de l'autre, bien alignées, on peut le remplir à petites touches avec les idées des autres, bien rangées dans le désordre… À côté des miennes de toutes les couleurs, pas de cases, pas d'étiquettes, attention aux mauvaises idées, mais je suis équipée, j'ai des feux rouges près du front... Ils clignotent en musique, ils font du bruit, pas question de tout laisser passer...

Vous ne pensez pas ? Au fait, vous pensez quoi vous du caméléon ?


  
 Rose

7 commentaires:

Michelaise a dit…

Alors là, voilà un vrai et intéressant sujet de réflexion : faut-il être influençable ? Non. Faut-il être ouvert ? Que oui... Donc, renoncer aux a priori (et Dieu sait qu'ils pullulent), aux habitudes qui rassurent, et, comme tu le dis, écouter, s'amender, butiner à droite et à gauche. Faire son miel de ce que la vie et les autres, nous offrent. Et tout cela sans perdre sa personnalité, ses convictions... A une époque où l'on fonctionne beaucoup sur "l'opinion commune" avoir assez de bon sens pour ne pas se laisser polluer par les lieux communs. Mais rester attentif, prendre ce qu'il y a de bon dans ce qu'on nous dit. Mettre de l'eau dans son vin !! Accepter de remettre en cause ses valeurs supposées fondamentales, les remanier à la lumière de l'évolution du monde et de la société. En un mot, ne pas rester bardé de certitudes, sans pour autant devenir girouette. Exercice difficile et qui demande beaucoup de lucidité, de raison et un grain de folie !!! Ton billet Danielle me semble une préface à mon blog !!! Autant dire que je le cosigne avec toi.

Danielle a dit…

Parfait, Michelaise, je suis d'accord pour notre quatre mains, avec joie...

Il me semble bien que ton blog vit comme ça, dans l'ouverture et du vin avec de l'eau...

Lucidité et grain de folie, ça me va...

Bises d'aujourd'hui.

Evelyne a dit…

"Parler est un besoin, écouter est un art" Goethe.
Souvent je passe sur les blogs pour écouter quelqu'un, je n'ai pas toujours envie de parler...mais les réflexions des unes et des autres me font avancer.
Bon dimanche, Danielle.

Danielle a dit…

Evelyne, comme Goethe s'y entendait dans les compréhension des humains, moi je suis comme vous, je n'ai jamais fini ma courses, et je trouve que la multiplicité des paroles est très souvent riche, intéressante, intelligente, je n'en reviens pas... Cette envie toujours d'écouter et de parler...

Merci d'être là Evelyne. Bon dimanche avec beau temps.

beatrice De a dit…

J'adore les caméléons qui peuvent englober le monde entier d'un seul regard. Comme Shiva qui a pu parcourir le monde d'un seul pas.

Danielle a dit…

Béatrice, alors-là je ne peux pas te suivre, je n'y connait rien... Ni en Shiva, ni en caméléon qui englobe le monde d'un seul coup d'oeil.

Encore une fois je vois plus petit, plus communément :-)))

Merci Béatrice, ça va plus loin avec toi.

re-bises du soir.

Vianney Duhamel a dit…


Oui, ouverture, vin et eau,
mais ce billet de blog a une saveur particulière maintenant que nous avons un Président qui nous dit qu' "en même temps"...