samedi 12 novembre 2011

La pluie et le beau temps... D'Ariane Doublet (documentaire)


J'ai adoré ce documentaire qui m'en a appris des belles sur la culture du lin.

Qui sait que près de 40% de la production mondiale de lin se cultive en Normandie ?

"Ainsi, les cultivateurs normands ont-ils vu leurs surfaces cultivées augmenter de 50% en dix ans, faisant de la région le leader mondial avec plus du tiers de la production. Et ce grâce aux achats... Chinois !

Les atouts de la Normandie : un climat très particulier, à la fois humide et ensoleillé, ainsi que le savoir-faire des agriculteurs locaux, qui permet d'obtenir des rendements exceptionnels".

Pendant une heure un quart, on apprend tout sur le lin, de sa production aux échanges commerciaux. Cette plante se soigne comme un bébé, dès sa plantation les agriculteurs ont les yeux et les oreilles rivés sur les prévisions météo, beau temps ? Pas beau temps ? Va pousser ? Va pas pousser ? C'est une culture du doute et de l'inquiétude. Certains plans nous amènent directement en plein champs, les grandes herbes vertes, souples, et ondoyantes sont magnifiques, le cultivateur vient toujours visiter ses parcelles avec un mètre en bois, il mesure et re-mesure la marche du temps sur sa culture, si les tiges arrivent à la taille, la récolte sera vraiment belle. Puis il palpe son champ, le regarde, le respire, le caresse, c'est son enfant. La longueur de la tige, sa puissance, sa couleur... Que va-t-il se passer cette année ? Il ne faut surtout pas que le vent le couche, il ne pourra pas se redresser...

Le premier plan du film nous immerge dans la vente de ce textile aux acheteurs chinois, une jeune femme examine les fibres de lin longues et belles comme une chevelure, soyeuse, terne, grise, bleutée, rien ne trouve grâce à ses yeux, les acheteurs chinois sont très exigeants.

Nous apprenons aussi que ces cultivateurs Normands ont pour seuls clients les Chinois, ils ont donc mis tous leurs œufs dans le même panier, ce qui fragilise leur avenir, ou le booste, on ne sait pas encore.

Les achats se négocient pied à pied, sur le cours du dollars et en anglais.

En Chine, les images nous donnent à voir d'énormes usines ronfler comme des machines de guerre, elles emploient des milliers d'ouvriers (ouvrières surtout), la main d'oeuvre est encore très bon marché, malgré des salaires qui augmentent régulièrement. Les ouvrières vivent dans des dortoirs, de façon collective, les salaires ont augmenté néanmoins de 20 % en deux ou trois ans... Faisant revoir les prix de la négociation à la baisse avec les Normands.

Le commerce est âpre, la culture délicate, sans arrêt améliorée par des techniques génétiques pour amener cette plante à une perfection "naturelle". La qualité obtenue est le produit d'une longue histoire. Les Chinois n'ont pas le climat approprié à cette culture, ils ont donc renoncé à sa production, ils achètent la matière première surtout en Europe.

Ce documentaire, non seulement instructif, mais aussi bien filmé, m'a donné une belle idée, courir en Normandie regarder les champs bleus danser sous la brise, le lin fleurit cinq semaines après la plantation et sa floraison dure 1/2 journée, quelques heures... Il va falloir que je mène l'enquête en Normandie pour connaître la date des semis et ne pas louper la floraison...

En attendant si vous avez l'occasion de voir ce très bon film près de chez vous, courez-y !!! Et en juin, rendez-vous dans les champs normands, venez avec le pique-nique, je fais le cake !!!


Rendez-vous ici !

12 commentaires:

temps a dit…

Quand plus personne ne veut cultiver le lin, il reste les normands.
Est-ce vrai ? est-ce faux ?
J'ai lu ça sur un blog, mais je me demande pourquoi plusieurs pays ne veux plus faire cette culture ? est-ce un problème écologique ? j'espère que non.
Avec un peu de chance j'aurai une réponse ici
Cordialement

Danielle a dit…

Hélas, je ne vais pas pouvoir répondre à votre question, dans le film ils disaient qu'il fallait un climat bien particulier pour le lin, qui convenait à la Normandie. Ils ne posaient pas de problèmes écologiques.

La culture du lin a l'air très particulière, demande des précautions et les Normands ont les chinois pour seul débouché...

Bien cordialement à vous.

Michelaise a dit…

alors ça, tu arrives même à me donner très envie de voir un documentaire, dont je ne suis guère coutumière ! quant au pique nique dans le lin, au moins ça c'est original !! j'ai acheté il turchetto ce matin !!

Danielle a dit…

S'il passe près de chez toi, tu va te régaler... et pour le livre aussi, une très belle écriture, un beau sujet, un très beau roman...

Bonne lecture Michelaise, et rendez-vous en juin pour le pique-nique :-))))

Bises du soir

Françoise a dit…

- Le lin :
Floraison éphémère certes, mais quelle joliesse par sa simplicité, sa gracilité et sa couleur (j'avais semé un sachet de graines de lin l'an passé).
La fleur me fait penser à l'argus bleu (petit papillon).

- Notre petit cinéma :
Sa programmation ne colle pas exactement à l'actualité cinématographique, les sièges sont "fatigués" mais nous ne boudons pas notre plaisir.

Amitiés.
Françoise.

Danielle a dit…

Chère Françoise ne boudez pas, ne boudez pas votre petit cinéma :-)))

Les fleurs de lin j'en rêve :-)))

Du coup je mets des graines de lin dans mes salades !!!

Bises fortes du soir Françoise.

Marie-Josée a dit…

C'est ce que j'allais te demander : ce lin qu'on cultive pour en faire, à terme, du tissu, c'est le même que celui qu'on nous recommande de manger pour ses propriétés antioxydantes?

Si je comprends bien, chez vous aussi le marché du vêtement est envahi par les productions chinoises. C'est bien dommage pour tout le monde : la matière première part en Chine pour nous revenir sous forme de vêtements. Perte d'emplois en France comme au Québec en plus d'une pollution accrue à cause des voyages...

Danielle a dit…

Oui Marie-Josée, le textile chinois a envahi l'Europe depuis de nombreuses années. La concurrence est féroce, incontournable...

J'ai retrouvé sur un petit marché d'une petite ville près de Venise, des robes de lin, avec de belles couleurs, elles venaient toutes de Chine. et coûtaient trois francs six sous...

L'économie Européenne est par terre, et je ne sais pas du tout comment tout ça va finir...

Pour l'instant il faut payer les dettes...

Bises du soir Maris-Josée.

Enitram a dit…

Les liniculteurs sont nombreux en Haute Normandie, dans le pays de Caux, Rouen étant la capitale du lin, en Picardie puis plus au nord, en Hollande....
Je ne connais pas ce documentaire mais l'idée du pique nique, ça oui !
J'aime les nouveaux draps en lin qui ne piquent pas comme ceux de nos grand-mères...

Anonyme a dit…

Si jolie floraison éphémère...
J'espère que le film est encore à l'affiche.
M.17

Danielle a dit…

Des draps doux en lin !!! Ça doit être le rêve...

Rendez-vous pour le pique-nique en juin :-)))

Bises du soir Enitram.

Danielle a dit…

M17, le film était à l'affiche cette semaine au MK2Beaubourg, le sera-t-il la semaine prochaine ?

Je croise les doigts.

Amicalement.