jeudi 19 janvier 2012

Chiharu Shiota... Une artiste à découvrir...


L'oeuvre proposée à Venise en 2012

Lors de mon séjour à Venise en juillet dernier, j'ai eu la grande joie de rencontrer une oeuvre de Chiharu Shiota au détour du chemin. J'avais eu l'occasion de la découvrir en mars 2011 à la Maison Rouge (lieu d'exposition d'oeuvres contemporaines près de la Bastille à Paris).

Au fin fond de la via Garibaldi, dans un quartier de Venise encore populaire, mais dont beaucoup de maisons sont inhabitées, d'anciennes boutiques avec de petits appartements ouvriers abritaient des oeuvres d'artistes qui exposaient dans le cadre de la Biennale. Dans une de ces boutiques, donnant sur le petit rio S. Anna,  Chiharu Shiota avait tissé tout l'espace, englobant matériel et mobilier : voyez la photo, non, vous n'avez pas de mouches devant les yeux, non, il n'y a pas de défaut sur la photo, elle avait largement recouvert tout ce qui s'y trouvait, sa toile de laine ajourée enveloppait les objets du sol au plafond, on pouvait à peine distinguer le monde étrange dans lequel nous nous trouvions... Il faut un temps d'adaptation, la toile d'araignée, magique, vous fait rentrer dans une autre dimension, très impressionnante. À travers cette dentelle noire, ce cocon très sombre, cette mantille noire inextricable, posée comme par enchantement sur tout le contenu de la pièce, quelques grosses ampoules électriques, disséminées, clignotaient, et vous invitaient à pénétrer en profondeur son univers, c'était d'une beauté à couper le souffle...

C'est une oeuvre qui m'intrigue, par quel bout la prendre, la comprendre ? Par quel bout a-t-elle pris son travail, fil par fil pour produire cet effet vertigineux ? Car bien sûr, Chiharu Sciota n'a plus jamais quitté mon esprit, et je l'ai retrouvée à Venise comme une connaissance, une amie, une belle réjouissance (réjoui-sens).


 C'est avec cette oeuvre  que je l'ai découverte à la Maison Rouge à Paris

Elles crée ses oeuvres-performances, installations spectaculaires,  avec quelques assistantes, directement in situ, ainsi chaque oeuvre prend la dimension du lieu, il faut forcément la suivre, fil après fil, allee là où elle va et toujours se laisser surprendre... Vous avez tout de suite son fil à la patte... Il ne faut rien manquer de ses tissages, se précipiter chaque fois sur les galeries ou les lieux qui l'accueillent, et ils sont maintenant de plus en plus nombreux à la solliciter...  Cette artiste est japonaise, elle vit et travaille depuis 1996 à Berlin, elle a 40 ans. 



Je suis allée sur Youtube prélever une vidéo pour vous : en direct avec l'artiste.


Elle dit mieux que personne ce qu'elle fait, ce qu'elle pense, ce qu'elle crée.

Chiaru Shiota investira  prochainement les 1700m² du 2e étage des entrepôts de la Sucrière, bâtiment  industriel habité par la Biennale de Lyon depuis 2003. Pour ancrer ce nouveau lieu comme" figure de proue du nouveau quartier Lyon confluence", la direction a fait appel à cette artiste. Du 4 mai au 31 juillet 2012, Shiota présentera donc une oeuvre monumentale : Labyrinth of Memory, qui devra englober, enchevêtrer, ensevelir, en-toiler, en-filer, transmuter 16 robes de mariée dont les pans deviendront pétales. Elle tissera une toile d'araignée pour nous émerveiller, nous faire rêver, nous émouvoir... Nous interroger.

En attendant, un camion entier chargé de laine noire roule vers sa destination...

Il faudra sans doute que je fasse le voyage... Son oeuvre si attachante tient à un fil...

14 commentaires:

AnnaLivia a dit…

Je suis malheureusement arrivée trop tard... je n'ai pu que voir l'oeuvre à travers la vitrine du local. En rentrant, j'ai pu faire des recherches sur cette artiste passionnante. Je ne sais pas si vous êtes au courant de l'expo qui se tient en ce moment à Paris:
http://www.slash.fr/evenements/chiharu-shiota-infinity
Je le rate encore...
Bonne soirée Danielle,
à bientôt

Michelaise a dit…

c'est en effet assez saisissant et j'avoue, quoiqu'étant parfois réfractaire à ces installations, très évocateur. Dans l'ambiance vénitienne cela devait être surprenant.
Le musée des confluences à Lyon, c'est Denis Nona qui a fait la sculpture qui doit figurer sur le parvis.
voici la vidéo
Nona; un artiste que j'ai découvert à Rochefort et beaucoup aimé.

Françoise a dit…

Cette oeuvre était fort étonnante.
Quel enchevêtrement inextricable, quel beau méli-mélo, quel ravissement!
Labyrinth of memory à Lyon aura notre visite.Merci de l'info.

Bises.
Françoise.

Danielle a dit…

AnnaKivia, bien sûr elle expose à Paris, j'ai vu cette dernière oeuvre, j'ai pris des photos et puis j'ai fait mon billet... En oubliant de parler de ce que j'avais vu dans la galerie parisienne... Pourtant c'était pour ça que j'avais envie d'en parler...:-)))

Dommage pour vous, encore...

Bises consolatrices du soir.

Danielle a dit…

Michelaise non, et non, l'ambiance Vénitienne n'y est absolument pour rien, c'est la joie de la retrouver là, je ne m'y attendais pas...

Superbe cette sculpture, il y aura donc plein de raisons pour aller à Lyon.

Bises fortes du soir et merci pour tes liens...

Danielle a dit…

Françoise, oui, comme tu dis si bien un très beau méli-mélo, l'émotion est vraiment au rendez-vous, tu verras...

A bientôt à Lyon, je t'embrasse.

D'Art en Arts a dit…

Je ne la connaissais pas mais ce qu'elle fait me laisse sans voix !
Merci, Danielle !

Danielle a dit…

Norma je suis contente qu'elle te laisse sans voix, c'est exactement ce qu'elle m'a fait la première fois, je n'en revenais pas, je parlais tout haut, je lui tournais autour, j'étais éblouie... C'est magnifique !

Je te bise du matin.

Marie-Josée a dit…

Bonjour Danielle,

Je te reviens au sujet de Shiota, mais, pour le moment, j'essaie d'identifier ce qui fait en sorte que je ne peux afficher et commenter certains blogs. Peux-tu donc me dire ce que tu utilises comme configuration pour que j'essaie d'identifier d'où vient mon problème?

Merci et bonne fin de semaine

Michelaise a dit…

Et moi qui ne suis jamais allée à Lyon... n'est-ce pas une raison supplémentaire pour prévoir d'y faire un jour une petite virée ?

Danielle a dit…

Marie-Josée, je suis tellement nulle en technique, je pense que tu devrais essayer avec Michelaise elle est trop forte là-dedans...

Reviens vite, je te bises du soir.

Danielle a dit…

Michelaise, oui, bonne idée, allons à Lyon...

Je te bises fort.

PS : Tu peux voir avec Marie-Josée ce qui se passe chez elle, moi je suis archi nulle en questions/réponses techniques.

Marie-Josée a dit…

Rebonjour Danielle,

C'est Françoise d'Autour du puits qui a résolu mon problème et me voici donc à nouveau, bien contente de pouvoir vous retrouver!!!

Moi non plus, je ne suis pas très installation. Par contre, j'ai trouvé très éclairante l'association entre le fil et les sentiments, et cela m'a permis de mieux apprécier.

Quant à Lyon!!! Si vous y allez avec Michelaise, je vous prie d'y faire un excellent repas pour ma pomme, car lorsque j'y étais en hypokhâgne, le dollar était à trois francs et les religieuses du foyer où j'habitais nous servaient des salsifis à toutes les sauces dans la ville de la gastronomie! Et, en plus, sur tout le parcours pour aller du foyer au lycée Édourad-Herriot, il y avait une quantité impressionnante de pâtisseries, et j'étais à l'époque assez mince pour ne pas dire maigre pour m'enfiler deux ou trois petits gâteaux tous les jours.

PPFFFF!! Comme dit Calimero : «C'est trop injuste!»

Danielle a dit…

merci Françoise, c'est super, vive la solidarité...

Chère Marie-Josée aux salsifis, promis si nous allons à Lyon, même séparément nous mangerons des gâteaux à ta santé, moi, un seul !!!

Marie-Josée, les installations, pas facile de les emporter sous le bras et de les accrocher au mur, mais ce sont aussi de grands moments d'émotion, de très grands moments...

je t'embrasse fort de fort, à tout bientôt.