dimanche 24 février 2013

Il giorno delle sorelle...Tout près de Notre-Dame de Paris


Notre-Dame de Paris à 18h08 dans une éblouissante clarté...

Encore une belle journée, sans soleil, mais sans pluie, un temps parisien d'hiver, gris, froid et agité. Nous avions décidé d'aller vers Notre-Dame, mais pas sans avoir dégusté notre petit plat vietnamien dans un resto où nous n'allons pas très souvent, car il y a toujours une grande file d'attente... Aujourd'hui, personne, presque personne, c'était délicieux, ce restaurant ne sert que deux plats, dans deux tailles différentes, la petite et la grande... Comme nous ne savions pas laquelle choisir, la serveuse nous a dit : prenez la petite, c'est copieux, pour vous ça sera mieux ! Nous avons donc pris deux petits Bo Bun dé-li-cieux et très bien servis, les herbes, les nems, le vermicelle de riz, le boeuf et la sauce... Font un mariage exceptionnel, nos baguettes s'agitent comme sur un tambour, la musique des saveurs fait une belle harmonie sur nos papilles... Comme chaque fois nous avons pris notre café dans un bistrot à notre goût, avec des gâteaux chinois pour le dessert. Comment trouves-tu l'état du monde ma soeur ? Pas fameux : "dépêchons-nous de rire, il en est encore temps, bientôt la poêle à frire, et adieu le beau temps..." Me revient en tête cette vieille chanson française chantée par J. Douai il y a très longtemps...


Notre Bistrot du coin et les tuyaux de Beaubourg juste derrière

Avant d'aller voir la belle Notre-Dame, nous devons absolument jeter un coup d'oeil au 20 de la rue Rambuteau : dans la cour, il y a un marchand de pastels, avec une devanture ultra discrète, pas de vitrine, juste une pancarte qui indique sur la porte : ouvert le jeudi et sur rendez-vous. Cette maison, La Maison du Pastel, est née en 1720, Quentin de la Tour, La Rosalba, avaient besoin de matériel de qualité... L'installation rue Rambuteau date de 1878. Fréquentée par de prestigieux artistes, elle propose aujourd'hui aux amateurs de pastels une gamme de 800 couleurs, les pastels peuvent s’acheter à la pièce...


Les pastels (pris sur le site de la Maison du pastel)

Nous avons été plutôt frustrées de trouver porte close, mais leur site est agréable, et vous apprendra l'histoire de la maison mieux que je ne pourrais le faire... J'avais imaginé un magasin ancien, plein d'odeurs et de couleurs, mon frère m'avait dit : va voir, il paraît qu'ils fournissaient les Impressionnistes...


Paris est donc aussi la cité des amoureux, comme Venise ou d'autres ville... Des milliers de cadenas fermés à double tour scellent des serments d'amour, des gages de retour, des souhaits...

Métro Cité : le Palais de la Cité fut la résidence des rois de France du Xe au XIVe siècle. De ce palais restent aujourd'hui le Palais de Justice (XIIe au XIX siècle), la Conciergerie (XIIe siècle), la Sainte Chapelle (XIIIe siècle), juste en face l'Hôtel-Dieu, plus vieil hôpital de Paris construit du VII au XVIIe siècle, le marché aux fleurs crée au début du XIXe siècle. Juste devant l'entrée principale de l'hôpital il y a Notre-Dame de Paris (XII-XIVe siècle). Devant le Palais de Justice il y a un magasin qui vend tous les costumes et autres accessoires qui peuvent servir à la magistrature, une très ancienne maison, dont la vitrine explose de couleurs, le rouge mérite une petit photo :


 La Maison Bosc, depuis 1845 ! Vêtement (ancien) et accessoires pour la magistrature, le Barreau,  maison labellisée par l'Etat "Entreprise du patrimoine vivant"


Nous avons tournicoté autour de cette belle cathédrale, d'un côté et de l'autre de la Seine, comme aimantées, pénétré dans des lieux privés quand les portes nous étaient ouvertes, emprunté quelques photos à la dérobée, en douce , un peu clandestinement, émerveillées, malicieuses, juste pour la beauté de ces jardins secrets, refermés juste après nous... Ces lieux existent, il nous a suffit d'être là au bon moment, comme des surprises, somptueuses...










Lieux exquis de Paris...




Rencontres inoubliables...


Et furtives...




Lieux d'histoire...


La grande crue de 1910


La Seine est donc montée jusque-là...

Nous avons pris le thé brûlant dans un grand café, presque vide, les pieds et les mains gelés... Et si nous allions ici et là ? Le soir tombe déjà, pourtant les journées rallongent tellement vite, il faudra que nous revenions, terminons notre journée par Saint-Julien le Pauvre, une des plus anciennes églises de Paris (XII-XIIIe siècles). En 1889 elle est consacrée au rite byzantin, l'iconostase qui sépare le choeur de la nef a été réalisé en 1900. Nous avons eu la chance de pénétrer dans l'église en pleine préparation du concert du soir, l'iconostase qui donne à ce lieu ce charme et cette beauté incomparables était en pleine lumière, le piano trônait majestueusement... Je me souviens d'une fois, il y a très très longtemps, j'étais allée un soir de Noël à la messe de minuit, je ne sais plus avec qui, pour voir le rite orthodoxe, il y avait tellement de monde qu'on ne pouvait pas bouger aisément, je voyais juste les rideaux rouges scintillants, ils me sont restés en mémoire jusqu'à aujourd'hui...




Ma soeur, rentrons vite, retraversons la Seine, prenons le métro, chacune de notre côté, nous retournant plusieurs fois pour nous faire un petit signe de la main, je t'appelle, rentre bien...

Paris nous avait encore une fois réservé bien des joies, bien des rires, bien des prétextes à revenir sur les mêmes lieux, voir et revoir, nous ne nous en lassons jamais...

Trois petits tours et à bientôt... 

jeudi 14 février 2013

Les Vanités de mon frère....



Boussin Yves, Pastel (2007)
  
Mon frère est un artiste, tout l'inspire, il travaille avec : la peinture à l'huile, l'aquarelle, l'acrylique et le pastel, il adore dessiner avec de l'encre de Chine, du fusain, des crayons noirs et de toutes les couleurs, il a aussi utilisé des craies. Je me souviens encore des paysages fantastiques qu'il imaginait pour mes yeux d'enfant, le collage lui plaît beaucoup, la sculpture, les constructions, les emboîtages... Et puis la corde, la ficelle, les liens de toutes sortes sont très présents dans son travail, les objets le fascinent, dès qu'il peut inventer une forme avec une matière, il s’envole... Et moi je trouve que c'est toujours très beau... Il n'est pas toujours utile de tout traduire en paroles, les formes, les couleurs disent ce qu'elles valent, ce qu'elles veulent, au spectateur de les rencontrer, de les interpréter, et d'en être touché...

Mon frère, depuis qu'il est tout petit, est un homme de l'art...


Une page d'un de ses carnets de voyage... Encre et aquarelle

Il fait toujours des carnets de voyages, il crayonne, il note, il observe, quand il va dans les musées il ne prend jamais de photos, il dessine, il écrit les couleurs, comme le faisait Canaletto. Plus tard, quand il rentre chez lui, il revisite ses dessins et replace les couleurs exactement à l’endroit où il les avait vues...

Il adore les arts de son temps, mais en fait il fait feu de tout bois, il me dit toujours : il n'y a pas de hiérarchie dans l'art, quand une oeuvre est belle et profonde, elle résiste au temps qui la traverse, peu importe sa signification ou sa provenance, son charme opère... Moi je pense exactement la même chose que mon artiste de frère.


Jacob de Gheyn le jeune (1565-1629)

Depuis quelques temps, il travaille sur des natures mortes, extrêmement mortes même si ce sont des moulages en plastique, ils sont si proches de la réalité qu'on pourrait les croire trouvés au cours de travaux archéologiques : ces facs-similis sont criants de vérité, on dirait des vrais. En Occident, la première réalisation d'une Vanité est attribuée à Jacob de Gheyn le jeune, né à Anvers en 1565, mort en 1629. Les Vanités expriment de façon dramatique la brièveté de la vie, sa fragilité, sa vacuité, le temps qui passe si vite nous rapproche tous de ce portrait final. La Vanité aide le pauvre péquin à relativiser les actes de sa vie, la richesse et la puissance seront de courte durée, les mauvaises actions ne payeront pas longtemps, sur la beauté, inutile de compter, elle dépérit avec vous, bientôt vous aurez les yeux vides, et les dents que vous avez acérées, vous manqueront bientôt... La Vanité est une nature morte qui en dit long aux vivants.

Mon frère, donc, s'est approprié ces trois beaux faux crânes qui sont devenus authentiques sous ses doigts. Ces carcasses modernes, tellement réelles, l'ont toutefois intimidé et rendu audacieux, il a tout de suite voulu ré-attribuer à ces pauvres humains le lustre, le pouvoir, la gloire, la couleur, l'ornement dont ils avaient été sans doute privés au cours de leur vie... C'était son idée, il m'a dit avec fierté, je fais exactement comme si ces personnes avaient existé : j'ai voulu rendre hommage à des créatures inconnues en leur donnant une véritable existence artistique. Il m'a dit aussi que cette redistribution l'avait apaisé, il m'a parlé de l'émotion supplémentaire qu'il avait éprouvé en travaillant sur ces ombres de la mort, ces objets sans nom, qui pour finir, nous ressemblent…

En somme,  il a eu l'impression de redistribuer les cartes, de faire un petit geste d'amour pour l'humanité... Ça lui fait sans nul doute du bien !



Boussin Yves, La Vanité rouge

Je le laisse parler au lieu de dire des sottises, rien n'est plus simple que de laisser parler l'artiste qui sait bien mieux que vous ce qu'il fabrique : le rouge symbolise le sang de la vie, la couronne de bronze doré symbolise un pouvoir, les petits triangles de part et d'autre du crâne et les étoiles (qu'on ne voit pas assez nettement) font partie de l'univers symbolique de la Franc-Maçonnerie (qu'il connait bien), les fleurs envahissantes qui sortent des orbites redonnent de la vie au delà de la mort. La sculpture est posée sur un pied de chandelier en bronze, cette élévation sculptée lui donne de la majesté. Il avait imaginé que ce crâne était celui d'une femme, trouvé dans un petit cimetière au cours de fouilles antiques...


Boussin Yves, La Vanité blanche

Pour donner encore plus de véracité à cette tête de mort, il a écrit à l’encre de Chine le nom de chaque os, comme l’auraient fait quelques carabins sur un modèle « vivant ».
Mon frère  ne met aucun frein à son imagination pour impressionner, troubler, détourner la réalité, au profit de sa création. Ce crâne totalement architecturé est sans doute une cathédrale, une chapelle, un lieu de foi, hommage à un homme de prières, un moine ? Enterré peut-être dans un très ancien monastère. Les deux roses qui ferment les orbites sont pure fantaisie, l'artiste n'y voit que couleur et beauté, la couronne rouge sang attribue de façon imaginaire un statut hors du commun au personnage... Sur les côtés deux silhouettes, d'un homme et d'une femme, des parents, des humains importants du vivant du saint homme ?



Boussin Yves, La Vanité bleue

Dernière oeuvre de cette série de Vanités, la couronne dorée est immense, le pouvoir qu'elle suggère n'est pas forcément correllé avec un pouvoir conféré par l'argent, elle dote le personnage de force, d'autorité, de prestige, de savoir. Les personnages qui forment une ronde sur les épines de la couronne figurent tous les aspects de la personnalité du vivant qui n'est plus... Les petites ficelles blanches sont les liens qui relient la pensée à la mort, qui structurent un être humain avec lui-même et avec les autres, mon frère les appelle : des liens réparateurs. Deux fleurs adoucissent ce paysage mortel, peut-être la naissance d'un jardin d'Eden ?

Mon frère dit également de ses Vanités, et je lui laisse volontiers ses mots de la fin : ces oeuvres ne sont pas faites pour désespérer les humains, elles essayent de remettre en valeur, en  lumière, en couleurs, des vies depuis longtemps achevées. Je souhaite rendre un bel hommage à mes congénères, j'ai inventé pour eux des vies qu'ils n'ont pas eues, j'ai tissé des liens avec leurs âmes. Notre façon de les regarder n'est jamais neutre, elles nous parlent aujourd'hui de nous.

vendredi 8 février 2013

Venise 2012... Le petit papier !



Le petit papier de Minerve

J'avais choisi d'aller faire un petit tour du côté de S Moise, je ne sais plus du tout pourquoi aujourd'hui... Comme il se doit, il faisait beau, j'avais tout mon temps, mon appareil photo autour du cou, l'envie de découvertes ? Un détail pouvait suffire à m'enflammer, voyons voir, je ne suis jamais allée à fond de ce côté... Je vais retourner voir la façade de l'église, tous ses choux à la crème, ses tortillons et ses fleurs demandent un peu plus d'attention, La profusion d'ornements est telle que mes yeux ne distinguent plus rien, allons mettre un peu d'ordre dans tout ça, admirer, examiner, et comprendre.... Dans cette grande artère, via S. Moise il y a du monde, beaucoup de très jolis magasins, de la bimbeloterie, des masques et des fanfreluches toutes plus belles les uns que les autres... La tentation est grande de faire du lèche-vitrines, mais très vite je me reprends... Je tourne à droite bien avant d'arriver à l'église, c'est presque toujours comme ça à Venise, vous vouliez aller voir telle église, telle rue, tel magasin, vous n'y arriverez pas de sitôt, car vous serez happé par la rue de gauche ou celle de droite, un pont, un toit, une altane, une poignée de porte vous en distrairont avec passion...


 

La petite Corte déserte


La plaque commémorative à la gloire des frères Lumière


La plaque commémorative à la gloire de Rossini, ce génie de 18 ans...

Donc, je tourne à droite, histoire d'approfondir mes connaissances, attirée par une petite rue bien sombre, bien fraîche, bien isolée du monde... Je longe l'arrière des hôtels, immenses, reliés les uns aux autres par des galeries de verre, un monde étrange, bien dissimulé à l'abri des regards... Je tombe sur la petite Corte du théâtre S. Moise, un lieu très calme, que je ne connaissais pas, j'ai tout de suite repéré les plaques de marbre apposées très récemment, pour l'une en 2005 et l'autre en 2006 qui donnaient toutes les explications de ce qui fut et qui n'est plus... Ainsi donc me voilà sur le lieu d'un théâtre disparu, anciennement nommé Minerve, peut-être le premier théâtre de Venise construit en 1620, puis au 18e siècle, sans doute reconstruit, le théâtre s'est appelé San Moise. Les plaques nous apprennent que le 3 novembre 1810 dans ce théâtre surgit le génie de Rossini âgé  seulement de 18 ans,  avec son premier opéra La Cambiale di matrimonio qui le lança vers la gloire immortelle... L'autre plaque fait référence à la projection, le 6 juillet 1896, d'un film des frères Lumière...



N° 2238, l'arrière cuisine de l'hôtel, le masque et le petit papier




Le petit papier, détail

Je suis absolument seule dans cette petite cour, je scrute les lieux encore habités par une belle margelle de puits en marbre rose. Un petit décor polychrome forme une rosace sur un des quatre murs de la cour. Juste au dessus de l'entrée des cuisines de l'hôtel, au n° 2238, j'aperçois un masque de tragédie antique, en pierre, et mon attention est attirée par le petit papier blanc, bien plié, glissé dans la bouche du masque...

La machine à questions se met immédiatement en marche...  Qui a déposé le papier ? Pourquoi ? Quand ? Comment ? Petit papier, quel est ton mystère ? Je n'en saurais jamais rien...







Le petit papier délicieux de Françoise et Paul que j'avais disposé aux quatre coins de la place

Mon histoire avec les petits papiers de Venise et d'ailleurs est déjà longue, souvenez-vous, chers lecteurs, du petit papier de Françoise et Paul, amis blogueurs, rencontrés par hasard sur le Campo Barnaba en juillet 2011 : un très grand moment d'émotion, de partage et d'affection, depuis ce délicieux petit papier nous restons en contact pour nos évènements de vies respectives... J'ai fait une photo interdite sur les petits papiers d'une Vierge toute illuminée de cette splendide église des Frari, la plus grande de Venise, pleine de chefs-d'oeuvres, déposés au pieds de la Vierge Marie, ils restent pour moi une fascination, personne ne s'intéressent à eux, ils sont comme des papillons déposés près de la lumière.



Les petits papiers et photos à l'église des Frari

Je ne peux m'empêcher de penser au petit papier de Paris (mon post sur les petits mystères de Paris, 4e épisode) que j'ai trouvé, bien à l'abri, sous le pied de la Vierge à l'église Saint-Leu-Saint-Gilles, dans le quartier des Halles, il m'avait beaucoup touché. Tous ces petits papiers, pliés, rangés, glissés, empilés, des secrets, des voeux, des suppliques, je les guette partout où je me trouve, ils sont sans doute des paroles d'espoir laissées aux divinités...


Le petit papier sous le pied de la Vierge dans le quartier des Halles à Paris

Si  un jour vous vous trouvez dans les petits papiers de quelqu'un, évitez les mots durs, les mots irréparables, les mots de trop, les mots maudits, remplacez les virgules par des souffles d'air, écrivez  des mots d'amour, vous vous sentirez plus légers et plus heureux.

mardi 5 février 2013

J'adore les pâtes... Chaudes !



Pâtes prises sur Internet

Je ne sais si votre goût pour les pâtes est égal au mien, je les aime sous toutes les formes. Quand je n'ai plus d'idée pour un menu, je pense tout de suite aux pâtes, avec des légumes c'est délicieux, avec du parmesan c'est délicieux, avec du gruyère c'est quand même ce que je préfère... Quand j'ai la main sur le râpé, c'est encore ce qu'il y a de mieux...

Je me souviens de mon jeune temps, quand j'avais seulement dix-huit ans, j'étais allée, seule, un mois au bord de la Mer Adriatique, dans un hôtel touristique à Rimini, en Italie. Ma mère était une aventurière, elle m'avait laissée partir seule, avec trois sous en poche, le séjour était tous frais payés, la vie était belle...

Rimini, ciel bleu et chaleur constante élevée, une ville de plage et de serviettes de bain, dont je ne me souviens absolument de rien... Si ce n'est : les pâtes midi et soir, le sable chaud où l'on pouvait s'allonger, sur des transats de toutes les couleurs, la journée entière... Le bronzage, de tous les côtés, pour se faire belle et rencontrer le loup... Je me souviens aussi du beau sac de cuir marron, immense, que j'avais acheté sans négocier, bien plus cher qu'ailleurs, avec mes trois sous, je l'ai porté des années tellement je l'aimais, j'ai encore dans le nez son odeur de cuir, gravée comme un parfum éternel.... À cette époque, j'emportais facilement toute ma maison dans mon sac à main, aujourd'hui j'ai synthétisé, ramassé, concentré, réfléchi sur le nécessaire de
la vie et j'ai mis beaucoup d'années à comprendre que mon essentiel se résumait à peu de choses, mon sac est grand comme un mouchoir de poche, un petit mouchoir en papier... 



Couleurs raptées sur Internet

Donc, Rimini, la plage, le soleil, j'ai dû faire une seule excursion, à cause du prix, dans la belle ville de  Florence. Qui peut oublier Florence ? Je trouvais tout magnifique en Italie, sauf Rimini et ses parasols...

J'avais dix-huit ans, j'avais le goût bien moins développé pour les beautés de la Renaissance que maintenant... Mes souvenirs se concentrent donc sur les pâtes, le sac et les ombrelles de la plage... J'avais aussi rencontré un beau jeune homme, il était homosexuel, sympathique et pas compliqué, nous nous étions mis d'accord pour aller à la plage ensemble, le chemin est moins long à deux... Donc le méchant loup, je ne l'ai pas rencontré... J'avais bien vu qu'à l'hôtel, les gens regardait bizarrement la compagnie que je m'étais choisie, je me disais : qu'est ce qu'il a de spécial, ce gars ? J'ai continué à mettre mes pas dans les siens pour aller me baigner et bavarder... C'était très bien...

J'ai fait un grand tour dans mes souvenirs, comme ils me venaient, pour vous parler des pâtes que j'adore...

Chaque jour, à l'hôtel, on nous servait des plats de pâtes cuisinés de manières différentes : lasagnes, raviolis, tagliatelles... Avec des accompagnements divins. Je ne connaissais rien à rien aux pâtes italiennes, je ne connaissais d'ailleurs rien à rien sur tout... J'avais dix-huit ans...

Donc à Rimini, chaque repas était une fête, je n'avais pas encore dans l'idée qu'il faille me priver pour garder la ligne, je mangeais allègrement tout ce qu'on me présentait, le beau pays que celui-ci où l'on mangeait des pâtes à tous les repas...Tout était parfait, j'adorais l'Italie....



Penne prises sur Internet

Je suis toujours restée fidèle aux pâtes, mais j'en mange un peu moins souvent, beaucoup moins souvent, beaucoup, beaucoup moins souvent que j'aimerais, les années aidant j'ai renoncé aux sauces de toutes sortes, au gruyère en couche épaisse, je mets du parmesan (un peu moins gras) avec discrétion, comme on sucre les fraises pour un diabétique... Avec ma balance, pour faire bon poids, je mets volontiers des légumes avec mes pâtes, des épices, des herbes, rien de trop risqué pour l'embonpoint.

Mais voilà, la restriction n'est pas tout, j'ai un souci avec les pâtes, elles refroidissent trop vite, c'est un inconvénient majeur pour moi. J'ai toujours adoré manger bien chaud, et fatalement les pâtes bien secouées et bien enlégumées refroidissent très vite, ce qui fait que pour manger bien chaud, je dois me presser, et comme je n'aime pas me presser à table, je mange de moins en moins de pâtes.

J'ai tout essayé pour les garder chaudes dans l'assiette, rien n'y a fait, arrivée aux avant-dernières bouchées, c'est froid  !

L'autre jour pourtant j'ai refait l'essai du plat chaud, j'ai mis mes pâtes à griller dans la poêle, en me disant : elles vont tenir la distance ! Rien n'y a fait, j'ai dû courir derrière elles, résultat : froides à la cinquième bouchée !



Salade de pâtes prise sur Internet

L'été, je m'en donne à cœur joie, je fais des pâtes en salade, plus question de température, mon plaisir est le même du début à la fin, les pâtes c'est malin quand il fait chaud.

Ce midi, j'ai donc ré-expérimenté les pâtes au gruyère pour ne pas parler au hasard, je confirme donc : la pasta bien chaude est un plat qui se mange froid...

Je compte sur vous, mes chers lecteurs, pour me donner des idées qui m'aideront à manger mes pâtes chaudes durant tout l'hiver...