mercredi 30 avril 2014

New York, New York ! (1)


Entre ciel et terre (2006), El Anatsui, sculpteur ghanéen (MET, New York) 



Détail...

J'ai eu la grande chance et le grand bonheur de revoir New York pendant une semaine. J'en rapporte des impressions, des émotions contrastées, des découvertes, des rencontres fugitives avec les passants qui venaient à nous (mon amie et moi) pour nous aider à diriger nos pas dans cette grande métropole : la carte du métro, pourtant immense entre nos mains, ne nous suffisait jamais pour tomber juste pile à l'endroit où nous voulions aller... Chacun avec le sourire, des paroles de bienvenue, faisant d'extraordinaires efforts pour comprendre notre anglais, nous parlions plutôt avec nos doigts, nos yeux et notre curiosité, nos sourires aussi, encourageants... À leur regard, nous comprenions que la partie n'était pas gagnée pour trouver ce que nous cherchions, mais à la fin, nous finissions toujours par entrer en contact, ils nous sortaient d'affaire triomphalement !

La première grande découverte que je fis à New York, au MET, s'appelle : El Anatsui, artiste ghanéen qui vit et travaille au Ghana, il a 70 ans. Il travaille depuis plus de quarante ans uniquement avec du matériel de récupération, il tisse une à une de somptueuses tapisseries avec des capsules de bouteilles cabossées, assemblées par des fils de cuivre, il rend ainsi hommage aux femmes ghanéennes qui tissent encore de splendides tissus traditionnels. Ses tentures bouleversent par leur beauté, l'émotion qui se dégage de son oeuvre est instantanée, de lui-même il nous dit : "Je me vois comme un artiste et comme un africain".

El Anatsui est connu dans le monde entier et moi je le découvrais seulement, ici, à New York, grâce à une guide française qui proposait aux visiteurs un petit tour devant des œuvres qu'elle aimait, qui la touchaient...



El Anatsui, 2004, 640 x 840 cm, collection permanente au Centre Pompidou (image empruntée sur Internet)


El Anatsui (image empruntée sur Internet)


La guide nous fit passer devant une très belle oeuvre de Robert Rauschenberg (1925-2008), dont j'admire le travail depuis longtemps... Cet artiste a un point commun avec El Anatsui : fabriquer ses œuvres avec des objets de récupération, "je désire intégrer à ma toile n'importe quel objet de la vie". Rauschenberg (artiste américain) combine, assemble, colle des objets réels qu'il recouvre de couleurs, donnant à chacune de ses œuvres une vie et une beauté incomparables. Ses espaces entrecoupés, accidentés, où  les objets et la peinture se confondent, surprennent et attirent notre regard dans tous les sens, nous cheminons avec ravissement dans ce labyrinthe, sans que jamais un seul coup d’œil ne suffise pour parcourir la toile...



Robert Rauschenberg, 1959 (MET, New York)


Détail...

Détail...

Dans mon programme de visites à New York, je n'avais pas prévu de passer par la case musées, car la vie de la ville, pour moi, passait d'abord par la rue, le métro, les gens, les taxis, les commerces, les changements, les couleurs. New York est une ville pleine d'odeurs des grillades de saucisses, de sandwichs, de bagels réchauffés, de café, de bruits, de vitesse, de hauteur et de nostalgie... Mais mon amie y tenait, elle avait ouvert son routard à la page MET, je l'ai suivie et bien m'en a pris...

Le MET (Métropolitan Museum of Art) est un des plus grands musées du monde, il possède des collections incroyables de "tout", chaque pièce présentée est impeccable, vitrines, socles, accrochage, baies vitrées, tout l'aménagement du musée contribue à l'émerveillement devant chaque objet, la mise en espace des œuvres est une oeuvre d'art, un écrin qui favorise les découvertes... Moi qui n'avais pas prévu cette visite, j'en suis ressortie totalement enthousiasmée...

Je ne vais pas à New York pour voir les Pissaro et les Gauguin, ni les Picasso, encore moins les Renoir que je n'aime pas beaucoup... Non, je vais à New York pour voir New York. Je vais traverser les rues entre deux yellow cab,  lever les yeux sur les buildings, admirer les anciens et les nouveaux, ce qui remplace les deux tours jumelles, prendre le métro dans tous les sens, me reposer dans les petits squares, pique-niquer dans Central Park, découvrir Harlem, Brooklyn et son pont à traverser, le Bronx et le Queen, non, je n'irais ni au MET ni au MoMA pas plus qu'à Gugghenheim, non, je vais rester dans la rue, prendre des photos, marcher doucement, revenir sur mes pas, admirer les arbres en fleurs à Grennwich Village, Soho, Chelsea, pour les musées en une semaine ce n'est pas possible pour moi... Et pourtant j'ai vu un bout du MET et ça m'a mise dans tout mes états...


La nouvelle tour, vue de Brooklyn

Savez-vous par exemple qu'il y a plus de taxis à Paris qu'à New York ? Moi je ne le savais pas non plus, il y a 2 taxis/1000 habitants à Paris contre 1,5/1000 à NY. Ils contribuent à donner de la couleur à cette immense ville, ils passent comme des éclairs, vous pouvez les arrêter en levant un doigt, ils ne sont pas chers du tout et acceptent de faire des petites courses, au sortir de l'aéroport, pas de stress, il suffit de se mettre dans une petite file d'attente et on n'attend presque pas, on se sent en sécurité, pas d'entourloupe, ils vous amènent direct à votre hôtel pour le meilleur prix... Mais depuis 2012/2013 sont apparus des taxis de couleur vert pomme (faisant allusion à la Big Apple), qui fonctionnent dans tous les secteurs de New York où ne se rendent pas les yellow cab.


Le yello cab dans toute sa splendeur, circule uniquement dans Manhattan 



Le taxi pomme (Boro) circule en dehors de Manhattan



L'explosion des couleurs avec camionnette alimentaires de NY, un régal pour les yeux et pour les narines


Prochainement New York, New York (2)

jeudi 17 avril 2014

Un dimanche des Rameaux à Paris...


"Une patiente", dimanche des Rameaux à Saint-Nicolas-Des-Champs (Paris 3e) 

Il faisait beau ce dimanche, j'ignorais totalement que c'était le dimanche des Rameaux, mais ceux qui me suivent savent que je suis une croyante de nulle part... J'avais décidé d'aller faire quelques photos dans cette église (Saint-Nicolas-des-Champs) tout près de ma station de métro "personnelle", Arts et Métiers, elle renferme des trésors. De très belles œuvres méritent le détour, ainsi on peut admirer un magnifique retable monumental (un des seuls qui existent encore en place dans une église parisienne), composé principalement de deux grandes toiles de Simon Vouet (1629) sur le thème de l'Assomption. Sur le pourtour du choeur, dans la sixième chapelle de la Vierge, un grand grand tableau que je trouve extraordinaire, de Georges Lallemand (17e siècle) : Notre-Dame de Pitié, très émouvant, magnifiquement exécuté. La Vierge semble prendre à témoin le spectateur, ses yeux nous disent : regardez mon fils bien aimé, comme il a souffert pour vous. Le tableau est exposé dans dans une petite chapelle latérale, il faut raser les murs pour le prendre en photo, rentrer quasiment dans le confessionnal pour l'avoir en entier et à peu près éclairé équitablement par la lumière naturelle qui vient de la fenêtre de gauche, et l'éclairage électrique violent du projecteur placé en haut du confessionnal, juste en face de l'oeuvre.


 Notre-Dame de Pitié (1620) Georges Lallemand 








Détails...

Cette oeuvre surprend par la splendeur des formes, la beauté des couleurs éclatantes et l'émotion qu'elle dégage. Le couple divin est en appui sur la croix, selon un axe vertical, les gestes de la mère reprennent ceux du fils. Autour d'eux se rangent les autres personnages, formant un équilibre parfait et très classique, à gauche, en grisaille, Joseph d'Arimathie et Nicomède éplorés portent la couronne d'épine, à droite de saintes femmes sont en pleurs, leurs vêtements sont de couleurs assez pâles. Cette mise en perspective chromatique guide notre regard vers le premier plan : Marie, Jean et Marie-Madeleine, enveloppés dans des tons chauds, sont associés à l'intérieur d'une pyramide, élément fort de la composition. La Vierge, symboliquement, en occupe le sommet, c'est poignant !

Georges Lallemand (vers 1575-1630) est un un peintre très actif sur Paris, le succès est au rendez-vous, il reçoit commande d'importants décors à la fresque et de retables pour les églises parisiennes. Le contrat prévoit (pour la Vierge de Pitié) : "un grand tableau d'autel 2,26 x 2,02 m qui sera de nostre dame de pitié avec plusieurs figures pareillement en grand volume".

Plus loin, dans une autre chapelle dédiée au Saint-Sépulcre, tout en haut, sous la voûte, des fresques attirent mon regard : deux soldats gardent le tombeau vide du Christ, en face deux anges présentent le suaire soutenu par un angelot, d'une fraîcheur incroyable. La restauration par la ville de Paris date de 2012, le Christ ressuscité apparaît au milieu de la voûte, si la photo est un peu floue, elle le doit uniquement à la difficulté que j'ai eue à maintenir mes bras en l'air sans bouger !






Les soldats près du tombeau du Christ


Le Christ ressuscité


Les anges et le Saint-Suaire

Ces fresques sont  attribuées à Michel Corneille (1603-1664), éblouissantes !


Je suis restée un bon moment dans cette église à observer tout ce qui s'y passait, le soleil qui pénétrait largement par les grandes baies latérales redonnait à chaque objet un lustre et un relief extraordinaires, la paille des chaises brillait, j'en ai profité....



La paille des chaises, luisante...

J'ai fait aussi le tour des petites chapelles, chacune attribuée à un(e) Saint(e) différent(e), une des chapelles était en restauration, j'ai remarqué les corbeilles de jonc "à petits papiers"... Les demandes, les petits mots, les vœux des gens y abondaient, je me suis penchée sur eux, touchée...






 Sans doute beaucoup beaucoup d'espoir, de suppliques, de prières...

Je remarquais ça et là, assis sur des chaises, des hommes qui dormaient, mangeaient, se reposaient, attendaient je ne sais quoi, dans l'ombre discrète d'un pilier ou d'un Saint, le temps passait sans bruit à l'abri du monde... Un homme, jeune encore, s'est prosterné devant la Pieta, caressant et embrassant les pieds du Christ. En m'approchant plus tard à sa suite, j'ai vu que la couleur de la pierre était changée, tant de mains, de fronts, de joues, de lèvres  l'avaient effleurée....



Les pieds du Christ polis, recolorés par la dévotion des fidèles

En sortant, éblouie par le soleil, j'ai poursuivi ma route vers la porte Saint-Martin, et j'ai pris en pleine face le très beau Théâtre de la Renaissance, dans le calme de la circulation du dimanche...




dimanche 13 avril 2014

Les dames de l'autobus !


  Le printemps de la rue

Un monde fou, les bras chargés des courses du week-end, allez, ne poussez pas, tout le monde rentrera, c’est comme ça dans mon bus aujourd’hui... Quelque fois j'entends les soupirs d'impatience, les demi-mots de rage, je sens les coudées franches, les coups de sac dans les jambes, pardon, excusez-moi, avancez un peu, dans le fond il y a des places, mais rien ne bouge... Des fois, comme je suis petite, disons pas très grande, je sens les haleines aigre-douces, les mauvaises odeurs des temps chauds...

Par chance, j'ai trouvé une place, juste en face de moi, je ne pouvais pas les louper, deux dames étaient assises, une plus jeune enfourladée coquettement et pantalon noir, moi je dirais la petite cinquantaine, toute sourire, l’autre dame paraissait plus âgée, en cheveux blonds, longs et teints, les bras à l'air et bien dodus, une canne au bras... Elles parlaient, je les regardais et je cherchais à les entendre, j’avais vite compris qu’elles parlaient de leur vie d’aujourd’hui : pendant deux ans, quand mon ami vivait chez moi, pendant tout ce temps j’ai pris des médicaments, j’étais en dépression et il ne voulait toujours pas partir, je pleurais, j’étais triste, je voulais qu'il s'en aille... La dame avec le foulard lui tapota le haut de la cuisse qui était à la hauteur de sa main, un geste glissant et affectueux, elles se sont regardées dans les yeux, une regard émouvant, de découverte et d’attention, ah ! Comme c’est triste, je vais mieux maintenant, vous savez j’ai 82 ans... Pas possible, vous ne les faites pas du tout ! Alors la vieille dame a souri et mis sa tête sur l’épaule amicale qu’elle venait de trouver, un petit câlin furtif... Totalement touchant et inattendu...


Le printemps dans la vitrine

En fait, elles étaient voisines et habitaient la même tour : vous savez je ne connais plus personne, voilà 40 ans que j’habite ici, je dis bonjour, bonsoir aux gens que je connais juste un peu, je ne m’occupe de personne, je n’ouvre plus la télé, toujours des misères, des crimes, des massacres, moi j’en peux plus de tout ça... Vous habitez où ? Elle voulait dire à quel étage... Ça fait longtemps aussi que vous êtes ici ? Je suis au dessus de chez vous, je vais vous laisser mon numéro de téléphone, si vous avez besoin de quelque chose n’hésitez pas, je suis ici depuis 6 ans seulement... La vieille dame souriait, elle avait trouvé une bonne voisine, attentive, et bienveillante, le geste sur la cuisse, l’épaule prêtée pour pleurer, le n° de téléphone pour parler... Cette rencontre la réconfortait.

Je me disais, quelle chance elles ont eue de se rencontrer dans le bus... Une rencontre aussi puissante, aussi mystérieuse que l’envolée des cloches d’une église qui carillonnent à grand bruit par delà les vents dans le printemps... Un bruit, une rafale qui porte au cœur, je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours aimé les percussions, elle ont des répercussions sur mes émotions, les larmes me viennent au moindre roulement de tambour... Les fanfares, le djembé, les tambours sur bidons métalliques, la batucada, le Kodo japonais me tétanisent de joie !

Et puis je suis descendue de ma belle histoire qui dura quelques stations, je n’en perdis pas une miette, il y a des moments pris sur le vif qui vous emmènent plus vite que vos pas... Je trouve qu'on apprend beaucoup plus à écouter qu'à parler mais souvent, quand ça se fait à parts égales, c'est un feu d'artifice, la vie paraît plus facile... Souvent un sourire est plus chaud qu'un rayon de soleil... Un regard bienveillant vous offre la clé des champs ! Je ne sais pas comment ça opère...


 C'est sûr c'est le printemps ! 

mercredi 9 avril 2014

Un coup... 19 fois de suite...


 La machine infernale

La visite de ma cousine bien aimée m'a ouvert des horizons inespérés : entre les nouvelles de la vie de famille, et de la vie en général et en particulier, vinrent forcément les détails de la vie de tous les jours...

C'est drôlement bien, avec ma nouvelle télé je regarde les films en version originale... Ah, bon ! Fis-je, comment cela est-il possible ? Facile, je vais te montrer dès que nous serons rentrées de notre jolie promenade, en effet nous nous promenions au Palais Royal, où des tas de bambins s'amusaient à sauter à pieds joints du haut des colonnes de Buren, des hautes pour les grands, des plus basses  pour les petits... Il y avait un monde fou, des touristes, mais pas que... Au jardin, un groupe de danseurs s'était fixé rendez-vous pour une démonstration de danses de salon, salsa et tango... Ça tourbillonnait joyeusement, les pieds soulevaient la poussière, le public assis sur les bancs regardait de tous ses yeux et applaudissait... Il faisait beau, la pollution, on s'en fichait, nous étions comme en vacances de printemps...



Photo prise en juin 2011 : interdite à la circulation pour cause de réfection, imaginez le lieu rempli de soleil et d'enfants...

Si nous poussions jusqu'au passage Vivienne ? Bien sûr, bonne idée ! Et nous voilà parties. Le passage était calme et plein de lumières, ça et là les commerçants espéraient une grosse recette, le salon de thé faisait de la musique avec le bruit des petites cuillères qui tournaient dans les tasses à thé, chocolat et pastilles de menthe...


Passage Vivienne, le salon de thé sous la verrière

Je remarquais que les commerces avait une grande vitesse de rotation, celui qui était là aujourd'hui risquait de ne plus s'y trouver d'ici quelques mois, le salon de thé tenait le coup sous la grande verrière... Chez le marchand de fleurs artificielles, les orchidées poussaient comme dans la jungle, pas besoin d'arrosage, juste un regard pour se convaincre de la bonne santé éternelle de toutes ces beautés naturelles...


Orchidée artificielle empruntée sur Internet

Notre course se termina dans le joli salon de thé-boulangerie de la place des Petits-Pères, juste en face de la basilique Notre-Dame-des-Victoires. Cette place était autrefois la cour d'un couvent des Augustins (dits Petits-Pères). Aux numéros 1-3 se trouve le bâtiment de la banque Louis-Dreyfus occupé par le Commissariat général aux questions juives et l'Institut des questions juives sous le régime de Vichy.


La place des Petits-Pères (cour de l'ancien couvent des Augustins, 17/18e siècle)


Sur la place, l'ancienne banque L. Dreyfus devenu Commissariat général aux questions juives sous le régime de Vichy 




Le beau décor 1900 de la pâtisserie/boulangerie de la place


Dans cette boulangerie/café/salon de thé tout est bon, le décor est magnifique et le personnel très aimable... Vous pouvez même demander un gâteau pour deux, ils le coupent en deux !

Après cette belle virée sur Paris, nous sommes revenues à la maison et les sous-titres des versions originales furent oubliés...

Ma cousine a repris son train, et moi ma télécommande, zut ! Quelle affaire, après tripotage complet des boutons du boitier, j'ai vite compris que les sous-titres ne seraient pas pour moi ce soir... Pourtant, je suis allée sur Internet pour avoir le secret de la manipulation. Ma cousine m'avait dit : ce n'est rien du tout, tu appuies là, et elle fit un geste assez vague pour que tout se perde dans le vent...

Donc sur Internet, j'ai eu l'explication :


L'animation à suivre pour mettre les sous-titres de la version originale

Sauvée ? Pas tout à fait, au fur et à mesure que l'animation défilait sur mon écran d'ordinateur, je prenais des notes, mais tout allait trop vite, il fallait à chaque fois que je revienne à la case de départ, il fallait appuyer 19 fois minimum sur la télécommande, et je me suis sentie découragée...

Vraiment découragée, et puis j'ai renoncé...

Mais si vous pouviez me donner un coup de pouce pour aller plus loin, j'accepte volontiers, si vous avez une recette pour éviter les 19 coups, dites-moi, je vous en prie, j'attends ici sans bouger... Je compte sur vous, uniquement !

mardi 1 avril 2014

Aimer, boire et chanter le dernier film d'Alain Resnais...


Le tout dernier film d'Alain Resnais

Dès la sortie du film, j'y courus, j'avais choisi la salle qui m'apporterait un maximum de plaisir : une projection parfaite, un siège confortable, un grand écran, pas trop loin de chez moi, un après-midi royal ! Le dernier Alain Resnais, un peu de respect, s'il vous plait !

Aux premières images, je me suis dit : original, énorme esthétique, acteurs parfaits, histoire amusante à développer, voyons voir... Ma curiosité était piquée au vif !

Tiens, c'est du cinéma filmé d'une façon théâtrale, rien d'étonnant à ça, Alain Resnais nous a habitués à tout.

La première scène se passe donc dans un (faux) jardin anglais planté dans un décor stylisé, formé par de grands panneaux, de toutes les couleurs, qui illuminent tout l'arrière-plan... L'effet est magnifique.

Un a un les personnages s'agitent dans un marivaudage qui monte en pression, les trois couples de notre film tricotent leurs histoires et nous voyons bientôt que c'est le même fil (Georges) qui relie tous les ouvrages. Les dialogues sont pleins d'humour, l'action s'engage tout doucement... Le seul absent à l'écran : Georges, est présent dans la vie de chacune des trois femmes, vous me suivez, bien sûr ?

Hélas, Georges est condamné, un affreux cancer le ronge, comment faire pour l'aider à passer "ce mauvais cap" ? Tous ses amis se démènent pour l'entourer...

Mais je n'en dirai pas plus... Pour ne pas dévoiler les pots aux roses...

Que vont faire les trois femmes, leurs maris ? Au bout d'une heure, j'avais envie de partir, mais rattrapée par le désir de connaître la fin des péripéties, je suis restée.

J'avais bien perçu l'ennui qui m'avais prise dès les dix premières minutes, mais je suis très patiente, donc j'ai patienté... Comme l'imbroglio était joué remarquablement par toute cette brochette d'acteurs impressionnants, ça aide...

J'ai bien vu quelques silhouettes de spectateurs s’éclipser dans le noir vers la sortie, mais rien de trop grave, ni de très bruyant...

Monsieur Alain Resnais, vous avez fait un film gai, jeune, audacieux, bien joué, beau, mais ennuyeux et trop plat à mon goût pour captiver tout mon intérêt, hélas, trois fois hélas ! Comme c'est vraiment le dernier, il faudra que je revienne à la case de votre départ, mais tout le plaisir sera pour moi !