samedi 24 janvier 2015

Batterie de cuisine et compagnie....



 Le couvercle (emprunté sur internet)

Sont-ce tous ces souhaits de bonheur, santé, prospérité, confort, bien-être de ce début d'année qui faisaient déjà effet dans mon cerveau, je ne le sais pas exactement !

Mais patatras, j'eus l'envie soudaine de renouveler ma batterie de couvercles cabossés, dont je me sers depuis des lustres, pour couvrir mes casseroles et poêles de tout poil, une pulsion, un impératif, une urgence...  En deux temps trois mouvements, j'avais pris les mesures, les diamètres de tous mes ustensiles, et consignais les précieux chiffres sur un pense-bête auto-collant, jaune.

J'avais l'intention de faire des dépenses, quasi de jeter l'argent par les fenêtres, de repenser tout, de faire du neuf sans le vieux, de rajeunir les gamelles, de regarnir totalement l'intérieur de mes placards de cuisine. J'en avais plus qu'assez de ne rien voir au travers de mes chères casseroles quand ça boue, ça crie, ça mijote, je voulais participer au moindre bouillonnement par la fenêtre du couvercle.

Cette fois rien ne m'arrêterait, j'irai dans un grand magasin de Paris, là où il y avait de tout, absolument tout...

Autobus ou métro ? Voilà immédiatement les seules questions qui se posèrent à moi, simples, efficaces, pas de casse-tête chinois... 

Le métro, ça ira plus vite, la compulsion était à l'oeuvre, vite, vite, il faut faire du nouveau sans attendre. Ça faisait bien des années que je n'étais pas allée dans un grand magasin avec une idée précise en tête, voyons voir, troisième étage, escalator ou ascenseur ? Escalator, pour la vue panoramique, pour la lenteur qui permettait à la réflexion de maturer,  j'y étais presque, vous alliez voir ce que vous alliez voir...


 Magnifiques ! (image empruntée sur internet)

À chaque étage la fameuse recette de vente des grands magasins, dont parle avec talent Émile Zola dans son roman Au bonheur des dames, disait à peu près ceci : la femme qui circulera parmi les marchandises judicieusement éparpillées, dans une profusion de couleurs et de beauté, à travers les différents rayons du magasin, finira par se laisser tenter à un moment ou à un autre, il suffira d'attendre. J'ai pu vérifier la formule : elle fonctionnait encore à merveille sur moi.

La petite musique de la tentation égrainait ses douces notes : comme c'est joli, comme c'est utile, comme c'est pratique, toutes mes économies vont y passer... J'avais même le sourire ! J'ai vite compris que j'avais épuisé les ressources des innombrables couvercles en verre dont les tailles ne convenaient pas, pas de stock, vraiment trop chers... Obligée de passer à autre chose... J'eus un éblouissement au rayon des balais, brosses, plumeaux, goupillons, cirages, poubelles design, produits miracles : comme c'est surprenant, je ne trouvais que des idées neuves, comment tout refaire chez moi, relooker, moderniser, rester dans le coup, rayon cuisine le risque est très grand, casseroles et faitouts étincelants avec et sans couvercles, dans leurs merveilleux habits brillants tout inox : triple, quadruple et quintuple couches, sont à se damner à des prix vertigineux... Bon, pas de panique, tu reviendras plus tard ! Avant de partir, encore un dernier coup d’œil sur la vaisselle du matin, du midi ou du soir, envie de tout casser chez moi, ah ! Pouvoir recommencer à zéro...



Les goupillons (image empruntées sur internet)


Et les plumeaux les plus beaux !


Tous les rayons étaient en fête, chaque marque préparait le grand rush des soldes, la valse des étiquettes, on casse les prix, on brade, par ici la bonne soupe... Mais pas de problème, ce petit tour de passe-passe agissait admirablement sur moi : pas de précipitation, je reviendrai, peut-être, pas tout de suite, il faudra voir... Petit à petit pourtant je sentais le petit ramollissement cérébral : est-ce bien raisonnable, tout ça ?

Non sans avoir joué les éclaireuses : avant de quitter les lieux, je fis le tour des rayons, produits ménagers à l'ancienne, balais, brosses, plumeaux en vrai plumes, en laine, en plastique, tous plus magnifiques les uns que les autres, des formes, des matières idéales, des couleurs inattendues, des prix toujours tendus vers le haut...

Le rêve m'habitait, avec l'escalier roulant tout devient plus facile, aucun effort ni pour monter ni pour descendre, il suffit de tenir la rampe et d'attendre, il me transportait tranquillement, à chaque arrêt, nouvelle relance, tiens c'est justement ce que je cherchais : ici la maison, là les vêtements, le linge, les accessoires de mode, vous imaginez bien l'affaire, pas la peine de vous énumérer toute la la gamme, les escaliers roulants, vous connaissez aussi, il aurait fallu déclencher l'alarme, allumer un feu de Bengale pour activer mon esprit critique : attention ma belle, ça brûle, ça chauffe, dépêche-toi de quitter le navire, il y a danger pour ta carte bleue...


Triple, quintuple inox !!!! (image empruntée sur internet)


Rien à faire, je continuais, je regardais, je refaisais mes calculs, renouvellement, dépoussiérage, je voyais plus grand, plus brillant, plus éclatant... Tandis que finalement, j'arrivais doucement au rez-de-chaussée... La tête et les mains vides...

Toute cette soif de consommation m'était arrivée juste au début de la semaine, celle des attentats que vous savez, j'en avais déjà écrit quelques lignes que j'avais laissées de côté, plus envie de rire, plus envie de rien... En deuil !

Maintenant que tous les pleurs, les douleurs, et les grandes manifestations ont pu tout naturellement se mettre un petit peu à distance, j'ai repris le chemin des plus petits magasins... Finalement j'ai dégoté une petite sauteuse (parfaite) en inox triple couche avec son couvercle en verre, à un prix tout à fait normal, en dehors de soldes. Depuis, j'ai fait des compotes, quintuple fruits, des poulets au lait de coco avec les épices du monde entier, des légumes sautés de saison, quel plaisir de cuisiner en regardant par dessus le couvercle transparent l'oeuvre d'art se former sous mes yeux...



La nouvelle sauteuse et son poulet au citron du jour !


Prochain épisode : Ce qui me passe par la tête...  

dimanche 11 janvier 2015

Je suis en deuil !


Pour Charlie, les Policiers et pour les Juifs assassinés par les terroristes...

jeudi 8 janvier 2015

De tout cœur avec Charlie Hebdo !



Oh rage oh désespoir ! La consternation et l'émotion contre le crime