lundi 27 mars 2017

En quelques fractions de secondes !




Dans le bus, la belle rencontre :

Je n'y arrive plus, plus du tout à écrire des histoires sur mon blog, je suis prise par d'autres choses, le temps court bel et bien, je cours, je cours derrière lui...

Histoire de bus ? En voici une : il y avait du monde, je n'avais que quelques stations à faire pour arriver chez moi, j'étais assise face à une dame voilée, un peu enveloppée, souriante et attentive, elle avait tout de suite vu le vieux monsieur qui peinait à monter sur le siège, juste au dessus de la roue avant, pas du tout confortable, une place de jeune...

Elle lui proposa tout de suite de venir prendre sa place, plus basse, mais pas dans le sens de la marche...

Non, non, ça va très bien, merci madame ! Maintenant qu'il avait réussi à grimper là-haut, pas question de déménager. Elle était tranquille avec son téléphone, le sourire inscrit sur son visage, définitif ! Allez, je serai là dans un petit instant, ça suffit de regarder la télé, allez faire vos devoirs, et toi, descends en bas de la maison, mets ton anorak rose et viens m'attendre, j'arrive dans quelques minutes, je suis très chargée... Soyez sages... Je n'avais entendu aucun ordre, seulement des suggestions, fermes bien sûr, mais limpides, douces, avec de l'affection dedans...

Nous nous sommes regardées et nous avons souri... Comme vous avez dit cela madame, avec justesse, sans vous fâcher, quelle autorité naturelle, quelle gentillesse aussi ! Alors notre conversation démarra au quart de tour... Ils comprennent vous savez, il faut bien s'organiser, j'ai quatre enfants, ah ! Ils ont quel âge ? Trois, quatre, onze et douze, tout le monde fait quelque chose à la maison... Vous avez raison, il faut s'entraider... Oui, oui, vous voyez je travaille, j'ai pris mon travail à cinq heure ce matin et je rentre maintenant (il était 17h et des poussières...) Mais comment faites-vous pour les repas ? Le samedi je cuisine, je mets au congélo, je m'arrange... J'avais vu sa petite famille, elle me l'avait montrée sur son téléphone, quatre enfants rieurs et sympas. Tout le monde s'y met, garçons et filles ? Oui, bien sûr, si les draps ne sont pas bien tirés pour les garçons (ce sont les plus jeunes), je ne dis rien, il ne faut pas les décourager... J'admirais cette  façon innée, spontanée qu'elle avait de donner des ordres avec des mots qui ressemblaient à des ailes de papillon. Elle avait ce savoir éducatif si juste, ferme et tendre, je me souviens, quand mes enfants étaient petits, il fallait que je retourne tout ça dans ma tête pour chercher les mots justes, je n'avais pas ce "don" que je percevais chez elle, c'est très rare... J'ai une amie qui a ce "don" également, elle parle sans bruit, et sait se faire entendre tout de suite, simple, directe, sincère, tous les enfants l'adorent... Si elle se fâche, elle n’oublie jamais d’expliquer pourquoi, une artiste ! Elle a ça dans le "sang", elle sait trouver les mots qu'il faut pour dire sa pensée aux enfants et en retour les comprendre... Du grand art ! Elle a toujours su demander beaucoup aux enfants, elle connaissait leurs capacités, elle poussait leur curiosité le plus loin possible, tout en respectant leurs désirs, leurs passions. Plus tard, quand ils furent plus grands, elle su exactement les suivre et non les précéder, peut-être même renoncera-t-elle aux carrières exceptionnelles dont elle avait rêvé pour eux (comme tous les parents), pour les suivre au plus près des chemins qu'ils avaient choisi de prendre pour leur avenir, elle les encouragera avec bonheur, du très, très grand art !

Cette dame dans l'autobus me rappela mon amie avec beaucoup d'émotion...

Passez une bonne soirée, et surtout bon anniversaire pour votre petite fille (onze ans), elle avait tout préparé pour la fête... En douce...

Ma voisine, la belle Alice :




La belle Alice

Depuis plusieurs jours, Alice, ma voisine centenaire (102 ans) m'appelle Madeleine, je me suis dit, tiens, que se passe-t-il ? Au-revoir Madeleine, merci Madeleine, toujours le même sourire mais avec Madeleine au lieu de Danielle... Alice, moi je m'appelle Danielle, pas Madeleine... Je vous fais des gros bisous Madeleine, Alice prend l'avion demain pour aller voir son fils qui est près de la mer Méditerranée... J'espère qu'en rentrant je serais redevenue Danielle pour elle ?

Le cinéma, avec le film de Kaurismaki : De l'autre côté de l'espoir ! (Finlande)




Du grand art : De l'autre côté de l'espoir Aki Kaurismaki

Le pitch :


Dans la ville d'Helsinki Khaled, un réfugié syrien qui a presque tout perdu, maison et famille, dans les bombardements d'Alep, rencontre Wikström, un représentant de commerce qui vient de racheter un restaurant après avoir quitté sa femme alcoolique. Khaled, en fuite suite au refus de sa demande d'hébergement sur le territoire finlandais, est embauché par Wikström dont le restaurant a des difficultés à démarrer.
Le style :
Un film magnifique, qui redonne de l'espoir en l’humanité. Les valeurs qu'il défend : la solidarité, l'entraide et l'amour, triomphent dans cette oeuvre, non seulement son film est utile, salutaire, indispensable, drôle, émouvant mais en plus, il est impressionnant de beauté comme tous ses films ! Le style brillant d'Aki Kaurismaki éclate dès le premier plan : beaucoup de couleurs, plans simples et très travaillés avec peu de personnages devant la caméra, des gros plans sur les visages d'acteurs. La musique, très présente dans son film, contribue à donner beaucoup d'émotion et d'intensité à l'histoire, les gestes et les mots sont très précis, la poésie s'installe et ne nous quitte pas, Kaurismaki vous embarque pour un voyage de 98 minutes seulement, dans la vie des gens...

Courez, admirez, et faites fonctionner le bouche à oreille...

Le métro, avec le film le Mépris : Jean-Luc Godard



 Affichage lacérée (station de métro Père-Lachaise) découvrant l'image de Brigitte Bardot et Michel Piccoli (de dos) dans le film : Le Mépris, de Jean-Luc Godard

Il y a toujours du monde à la station Père-Lachaise, une station de correspondances, j'attendais bien sagement et je vois sur le quai d'en face l'affichage publicitaire lacéré, je ne sais comment la chose a pu se produire, mais l'effet est superbe : en gros plan, j'aperçois le visage de Brigitte Bardot avec la perruque de cheveux noirs et courts qu'elle porte dans ce sublime film de Jean-Luc Godard, un de mes films cultes ! Comment cette image se trouve-t-elle ici, comment et pourquoi resurgit-elle en dessous des couches de papier qui la recouvrent depuis des semaines, des mois, des années ? Je ne saurais jamais !

La vérité m'oblige à dire que je connais (presque) par cœur chaque plan de ce film que j'adore.

Mais voilà, pas d'appareil photo en poche, le téléphone, c'est moche, je suis revenue dare-dare le lendemain pour prendre : La photo ! Personne sur le quai, c'était le matin, avec le zoom, rien ne me séparait de cette oeuvre incroyable ! La prochaine tournée de publicité pouvait se faire à tout moment, il paraît que c'est le mercredi et ouf ! Nous étions jeudi...

Wrong elements : Film de Jonathan Littell. Un documentaire hallucinant !







SYNOPSIS : (Allociné)

"Ouganda 1989. Un jeune insurgé acholi guidé par des esprits, Joseph Kony, forme un nouveau mouvement rebelle contre le pouvoir central, la LRA, « l’Armée de Résistance du Seigneur ». Une armée qui se développe au fil des années par des enlèvements d’adolescents – plus de 60 000 en 25 ans – dont moins de la moitié sont ressortis vivants du « bush ». Geofrey, Nighty et Mike, un groupe d’amis, ainsi que Lapisa, font partie de ces adolescents, enlevés à l’âge de 12 ou 13 ans. Aujourd’hui ils tentent de se reconstruire, de retrouver une vie normale, et reviennent sur les lieux qui ont marqué leur enfance volée. À la fois victimes et bourreaux, témoins et acteurs d’exactions qui les dépassent, ils sont toujours les “Wrong Elements” que la société a du mal à accepter. Pendant ce temps, l’armée ougandaise traque, dans l’immense forêt centrafricaine, les derniers rebelles LRA dispersés. Mais Joseph Kony, lui, court toujours." Durée du film : 2h19mn.
L'écrivain Jonathan Littell (Les Bienveillantes,2006), mondialement connu par ce livre, a réalisé ce film sur cette guerre en Ouganda qui opposa un illuminé, Joseph Kony, au gouvernement en place, et qui fit des milliers de morts et des milliers de bourreaux/victimes.
Pendant toute la durée du film, je me suis demandée pourquoi je n'avais rien su de cette tragédie... De ce fait, j'ai mis un moment à comprendre où je me trouvais, ce qui se passait sur l'écran, j'ai été totalement déboussolée, il me fallait tout absorber d'un seul coup  : la découverte de cette horrible guerre, l'enrôlement par la force de jeunes du pays, devenus les mercenaires de Joseph Kony, et la durée énorme du conflit. Tout m'arrivait en pleine figure. Le martyr du Rwanda, qui dura quatre mois entre avril 1994 et juillet 1994, je ne l'ai pas oublié, j'y pense encore, pourtant il arriva cinq ans après les crimes perpétrés en Ouganda et qui durèrent 25 ans, la cruauté avec laquelle les adolescents du pays ont tué, torturé des familles entières... Comment cela a-t-il été possible ? Durant 25 ans, sans que je perçoive des informations à ce sujet à un moment ou un un autre ?
J'ai mis des jours et des jours à y réfléchir avec une culpabilité certaine : dans quel dédale d'informations les faits, les images sont-ils tombés, sans que je puisse en être avertie, sensibilisée, scandalisée ? Comment ai-je pu ignorer ? Je ne sais pas...

En rentrant chez moi, je me suis jetée sur Internet pour connaître l'endroit même où se situait l'Ouganda. J'ai remarqué que Wikipedia  ne disait pas grand chose du conflit armé dans l'histoire de l'Ouganda : "De 1988 à 2006, l'Armée de Résistance du Seigneur a combattu l'armée régulière dans le Nord du pays, afin, sans succès, de renverser Museveni".
Par ailleurs, un article plus soutenu sur l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA, mouvement qui se présente comme chrétien), nous permet de mieux comprendre l'ampleur et la complexité  de cette guerre civile.




Les petits bonheurs du jour

Pour ne pas se quitter avec les (l)armes et les violences...

Mes orchidées me donnent entière satisfaction, elle me font un beau jardin intérieur de printemps, et l'abricotier qui pousse en bas de ma tour a mis des fleurs partout, pas une branche n'y a manqué, gageons que cela fera de jolis pots de confiture pour le mois de juillet. L'été dernier, un petit groupe de locataires a cueilli et mis en bocaux (au moins 70) tous les beaux fruits de notre arbre,  un petit bonheur intense pour Tous... Ma voisine Alice en a eu deux pots, bravo !

14 commentaires:

Marie Claude a dit…

Contente de lire ce billet, les blogs se ferment petit à petit,instagram a pris le relais..j'espère que tu continueras à ton rythme!!

J'avais noté le film Finlandais,au vu du sujet traité,je vois que tu l'as aimé.

Tout comme toi je n'avais pas entendu d'infos sur ce conflit terrible en Ouganda,je vais aller vois sur Internet.

En effet des sujets graves dans ce billet,mais parfois nous devons savoir!!

Heureusement la photo de ton joli jardin d'intérieur et le sourire d'Alice dont on ne se lasse pas font du bien.Souhaitons qu'à son retour elle sera heureuse de revoir "Danielle"....

Bisous du soir à toi

Danielle a dit…

Merci Marie Claude de me lire, c'est vrai je remarque aussi que les blogs se ferment ou restent inactifs longtemps...

Lassitude, flemme ?? Pas assez d'intérêt Pour les lecteurs ? Je ne sais pas...

Toujours est-il qu'il faut maintenir le cap... J'essaye :-)

À très bientôt sur mes lignes et mes images, bonne semaine à toi.

Je t'embrasse fort du matin.

ELFI a dit…

c'est bien de continuer ..de nous raconter des histoires... même ,qu'en ce moment je ne peux pas te lire... je rattraperai!!!! bises

siu a dit…

Moi aussi j'espère, chère Danielle, que tu vas continuer à nous faire plaisir avec les textes et les images de tes billets que je trouve toujours si intéressants, agréables et personnels.
Et j'espère aussi, ça va sans dire, qu'à son retour notre petite grande Alice va s'apercevoir que "Madeleine" ne rime pas avec toi, tout en étant d'ailleurs un très joli prénom...
Gros bisous de l'aprème, ciao.

Danielle a dit…

Merci Elfi de revenir très vite sur mes lignes...

Gros bisous forts du jour et des autres...

Danielle a dit…

Oui, chère Siou pourvu qu'Alice me retrouve en Danielle :-)) même si Madeleine est un joli prénom :-))

Passe un très bon WE et gros bisous à toi.

Brigitte a dit…

Ah" bendidon" j'espère qu'à son retour de chez son fils Alice te retrouvera avec ton prénom... le vrai !
Je suis toujours autant ravie de te lire ...Mais il est vrai que je loupe des post aussi parfois ...
Dommage je n'ai vu aucun des films que tu cites ...Les derniers pour moi et très bien : Sage-femme et Paris la Blanche
je t'embrasse

Brigitte a dit…

Et aussi bravo pour tes magnifiques orchidées ,elles se plaisent bien chez toi. Les miennes fatiguent un peu cette année, je n'aurai pas une aussi belle floraison que les années passées

Danielle a dit…

Chère Brigitte moi aussi j'espère bien récupérer mon prénom auprès d'Alice, attendons...

J'ai vu aussi Paris la Blanche que je n'ai pas beaucoup aimé, pédagogie maladroite de la solidarité,j'ai trouvé que les personnages n'étaient pas crédibles, cette femme qui reviens de sa Kabylie natales fraîche comme une vraie titi parisienne partout y compris dans les transports en commun si compliqués, même pour moi !Alors que son mari depuis 50 ans en France parait être resté un bon villageois, en fait le comportement des personnages est inversé. Pas d'émotions tout est affecté, les acteurs jouent mal, enfin tu vois, j'ai préféré le film de Kaurismaki "de l'autre coté de l'espoir" qui donne vraiment de l'espoir... Pas encore vu Sage-femme et j'ai vraiment hâte :-))

Moi aussi je t'embrasse fort bon WE





Danielle a dit…

PS pour Brigitte, mes orchidées me donnent beaucoup de joie, je les bichonne le mieux du monde, un peu d'engrais par-ici, un peu d'eau par-là et voilà le travail.

Garde espoir pour les tiennent, je suis sûre qu'elles n'ont pas donné tout ce qu'elles pouvaient...:-))

R'bises du soir chère Brigitte.

Brigitte a dit…

Arf je suis déçue que tu n'aies pas aimé ce film ...Je l'ai trouvé très touchant ...
Par contre j'étais hier soir au concert I Muvrini 3 heures de musique et de mots ...Un enchantement!
Bon week-end à toi
Bises du jour
Pour mes orchidées, je suis patiente et les soigne comme les autres années ..

Danielle a dit…

Oui chère Brigitte, le thème était pourtant passionnant, c'est pour ça que je voulais voir ce film, mais tu vois, il n'a pas opéré en moi :-(( comme pour toi :-))

Muvrini, magnifique ! je comprends ton enchantement :-))

Bon WE à toi et gros bisous.

Marie-Paule a dit…

J'ai toujours un grand bonheur à te lire Danielle car tu nous parles du quotidien avec beaucoup de poésie.
C'est bien qu'Alice aille chez son fils. J'espère que la compagnie des siens va la stimuler et que tu redeviendras Danielle pour elle à son retour.
Je viens de déménager en Grèce. Nous avons quitté Athènes pour une petite station balnéaire qui se trouve à 40km de la capitale. Une nouvelle page à écrire.
Et beaucoup de travail pour tout réaménager. Mais c'est aussi une occasion de retrouver du punch en changeant de cadre.
Samedi prochain, nouveau changement d'horizon. Nous partons fêter Pâques à Toulouse qui reste mon port d'attache familial et amical. Nous avons nous aussi nos places pour un concert des Muvrini qui seront à Toulouse le 30 avril. Pour voter aussi...
Retour en Grèce le 9 mai!
Je te souhaite un bon dimanche et te fais de grosses bises.










Danielle a dit…

Merci Marie-Paule pour tes gentilles paroles qui me touchent...

Je te souhaite de beaux voyages et installations et toutes ces belles pages à écrire...

Muvrini en point d'orgue ! Voilà un très beau programme...

J'espère aussi que la belle Alice aura retrouvé mon prénom...en revenant:-)))

Je te souhaite une très belle semaine sous le soleil dans cette superbe Grèce pleine de soucis...

Gros bisous chère Marie-Paule