vendredi 13 octobre 2017

Zigz'arts vénitiens 2017 (3)


Le coin tranquille

Un beau mois de juillet en effet, pas trop chaud, l'idéal, je mettais mon chapeau de paille pour le plaisir, et j'allais par les rues les plus à l'ombre, ce qui fait que j'avais mon chapeau sur les bras pendant toute la promenade...Un jour, dès le début du séjour, en posant mon chapeau qui me tenait chaud pour visiter une église, j'ai perdu une partie de la housse de mon appareil photo, j'étais furax bien sûr, je suis revenue sur mes pas, mais je ne l'ai jamais retrouvée... Quand je prends des photos je ne fais attention à rien d'autre, alors forcément...


Les accessoires de sortie



Le Palazzo Zenobio des Arméniens, sur la Fondamenta del Soccorso, à deux pas de chez moi, exposait des artistes dans le cadre de la Biennale. L'entrée était libre, je passais presque tous les jours devant pour aller faire mes courses, c'est donc par hasard que je fis connaissance de deux belles œuvres, l'une : "La table du silence" d'Antonia Trévisan, m'a beaucoup touchée : au milieu du vaste réfectoire du palais, plongée dans la pénombre, une grande table rectangulaire, nappée de blanc jusqu'au sol, supportait sur une ligne douze petits bols de porcelaine ou de grès blancs. Un faisceau de lumière blanche, vive, suspendue au dessus de chaque bol, coulait comme du lait... Ma photo reste bien en deçà de l'impression que j'ai ressentie, silence, lumière, blancheur et beauté. Mais voyez :


La table du silence - Antonia Trevisan

Au fond de la pièce, un peu en hauteur, trônait une chaire, d'où j'imaginais un lecteur distribuant aux convives des paroles sacrées... Une fois franchi le rideau noir qui me séparait de l'extérieur, je retrouvais le ciel bleu, la chaleur et les couleurs du jardin... Avec plaisir !


Le jardin du palais Zenobio 

Une autre oeuvre m'a fait forte impression dans la grande salle de réception : de grandes poutres de bois tapissaient le mur le plus long de la salle, dans un camaïeu de marrons. On distinguait sur chaque poutre une écriture qui ressemblait à des idéogrammes, en fait ces panneaux étaient en plastique dur, brûlés intentionnellement pour provoquer de la beauté. Comme cette splendide salle va se retrouver nue quand l'artiste aura déposé son oeuvre ! Cet artiste, Jean Boghossian, originaire d'Arménie, a intitulé cette oeuvre : "Flamme inextinguible", il dit de sa pratique par le feu : travailler avec le feu est un véritable challenge... Jean Boghossian est un expérimentateur, un avant-gardiste, il définit sa passion comme une nécessité, mais je connais bien d'autres artistes qui ont joué avec le feu... Ses toiles "brûlées", accrochées sur les murs, ne me firent pas du tout le même effet que ce grand mur, pas d'effet du tout, je les ai à peine regardées... Je suis revenue de nombreuses fois dans ce palais, à chaque fois avec le même enthousiasme... Imaginez que vous passez tous les jours devant une galerie d'art, qui devient un peu chez vous... Dans ce palais, il y a un grand jardin, souvent à l'ombre, quelques tables et chaises permettent de se reposer de la visite...




Flammes inextinguibles - Jean Boghossian,

En sortant, quel plaisir de parcourir la Fondamenta le nez au vent, pour aller faire mes courses, ou en revenir... Je savais qu'à tous moments je pouvais entrer, regarder et réfléchir...

Je m'était dit avant de partir à Venise : vas-y avec des yeux nouveaux, comme si c'était la dernière fois, et j'ai eu l'impression de voir tout pour la première fois... La Biennale augmentait la dynamique...

Tout le long de mon parcours, je voyais les poissons zigzaguer dans l'eau, en troupeaux, guettant sans doute les miettes des cornets de glaces ou des pizzas...



Prochainement, j'ai bien envie tout de même de vous dire un petit mot de ma campagne indroise dans son beau mois de septembre... Après, je reviens à Venise, ou je mélange tout ?

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6 commentaires:

Brigitte a dit…

Oh les magnifiques flammes qui reflètent les couleurs de notre automne ... C'est très beau et comme toi je ne me lasserai pas . La dernière photo est très zen et je t'imagine au calme admirant le paysage .
A bientôt pour ta suite ?
Je t'embrasse et te souhaite un excellent week-end

Marie-Paule a dit…

Même si je suis passée en silence, j'ai bien sûr lu tous tes billets vénitiens.Le silence, c'est parfois le plus bel hommage, non? Quand je vois "La Table du Silence" que tu nous présentes", je suis subjuguée. C'est tout simple mais combien émouvant!
Les Flammes sont aussi très belles! Quelle chance tu as eue d'avoir ce palais presqu'à toi!
Mais merci de le partager ainsi un peu avec nous.
Je t'embrasse Danièle et te souhaite un beau samedi!

Marie Claude a dit…

Impressionnante en effet cette "table du silence" et j'essaie d'imaginer le ressenti d'après ce que tu en écris.Superbe!!.
Tu as eu de la chance de pouvoir profiter à ta guise de ces expositions.
Ton chapeau pour la promenade est bien joli et heureusement tu ne l'as pas perdu....
C'est vrai que ta dernière photo est particulièrement réussie.
Nous t'attendons pour la suite à ton rythme bien sûr et c'est toi qui choisis le sujet....nous serons toujours heureuses de découvrir tes billets.
Bon dimanche à toi il devrait faire encore beau partout.
Des bises du soir.

Danielle a dit…

Merci Brigitte, quelque oui, tu arrives sur un lieu à Venise et pouf, il n'y a personne à l'horizon, c'est très beau et très reposant...à cet droit j'y passais tous les jours et tous les jours je regardais...

À très vite sur les autres lignes.

Grosses bises à toi

Danielle a dit…

Marie-Paule oui, tu as raison quelle chance j'ai eue dans ce palais. Je suis contente que cette table du silence t'émeuve...c'était très impressionnant de simplicité en effet et l'émotion a été grande pour moi.

Merci Marie-Pour pour le beau samedi que dimanche soit beau aussi pour toi.

Bises du soir

Danielle a dit…

Marie Claude, contente aussi que la table du silence te plaise, je suis allée la voir plusieurs fois, toujours seule, sans doute était-ce matin qui faisait qu'il n'y avait personne, je m'en réjouissais :-)

Mon chapeau de paille, trouvé aux puces de Villeneuve les Avignons il y a quelques années commence à donner des signes de fatigue, je l'ai laissé accroché au clou de ma petite location pour le retrouver l'année prochaine :-)

Oui, je vais traverser l'Indre avant de revenir à Venise...

Grosses bises du soir.